Une étude établit les difficultés que d’autres formes de vie rencontreraient dans leurs tentatives de voyages spatiaux du fait de la gravité de leur planète.
Pourquoi n’avons-nous pas encore rencontre de « petits hommes verts » comme la science-fiction du siècle dernier les appelait ? Statistiquement, en effet, il y a des chances que d’autres formes de vie existent quelque part dans l’univers. En effet, quelques 100 millions de planètes seraient habitables dans notre galaxie d’après une étude conjointe réalisée par des universités américaines (universités du Texas, de Porto-Rico et l’université Cornell), allemandes (université technique de Berlin) et espagnoles (centre d’astrobiologie de Torrejón de Ardoz) et publiée en mai 2014.
Certains affirment que ces rencontres ont déjà au lieu, mais que nos gouvernements nous les dissimulent. D’autres, plus raisonnables, spéculent sur les raisons qui pousseraient une autre forme de vie plus avancée à éviter les humains. Certains pensent ainsi que des formes de vie extra-terrestres jugent notre niveau de développement – technologique ou émotionnel – pas assez avancé. Mais un article récemment publié dans l’International Journal of Astrobiology propose une autre explication : d’autres formes de vie ont grandes chances d’être cloués au sol par la gravité de leur planète.
En effet, pour être habitable, une planète doit se situer à une distance habitable de son étoile et être doté d’une atmosphère. Or, la plupart des exoplanètes déjà découvertes sont plus lourdes et plus grosses que la Terre. Elles ont donc une gravité plus forte. C’est ce que souligne Michael Hippke, scientifique à l’Observatoire allemand de Sonneberg. Le chercheur expose ainsi les limites des technologies spatiales que l’on connaît lorsqu’on les transpose sur d’autres planètes plus importantes. Pour décoller d’une exoplanète de dix masses terrestres, une fusée devrait ainsi peser 400.000 tonnes.
À titre de comparaison, le lanceur Saturne V développé par la Nasa pour les missions Apollo sur la Lune, de loin le plus puissant jamais construit, ne pesait que 3.050 t. Aussi, pour quitter de telles planètes, il faudrait des quantités astronomiques de carburant pour lutter contre la pesanteur. Etudiant les différents systèmes permettant l’envoi de tels engins dans l’espace, le chercheur s’est en effet retrouvé dans un cul de sac. D’après lui, il existerait un seul moyen pour permettre à de tels aéronef de décoller : la propulsion nucléaire par impulsions.
Toutefois, cette stratégie pose certains problèmes notamment lors d’échecs de lancement – créant d’importants résidus radioactifs, très nocifs. Aussi, d’après le chercheur, « les civilisations originaires des superterres sont beaucoup moins susceptibles d’explorer l’univers. Elles resteraient plutôt confinées sur leur planète et, par exemple, emploieraient des lasers ou des radiotélescopes pour communiquer à travers l’espace au lieu d’envoyer des sondes ou des vaisseaux spatiaux ».