Des chercheurs britanniques ayant mené une étude sur les sur des poissons-zèbres ont découvert que les spermatozoïdes plus âgés engendrent des individus qui vivent plus longtemps et sont de meilleurs reproducteurs. Une découverte qui aurait des conséquences sur nos procédures d’insémination artificielle si elle s’avérait également vraie pour l’homme.
Une équipe de chercheurs de l’Université de l’Est-Anglie (Royaume-Uni) ont étudié la reproduction chez le poisson-zèbre. Dans une étude publiée dans la revue Evolution Letters le 14 février 2019, ils révèlent avoir découvert que les œufs de poisson-zèbre fécondés avec du sperme plus âgé engendrent des individus qui vivent plus longtemps et sont de meilleurs reproducteurs.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs britanniques ont divisé les spermatozoïdes de poissons-zèbres en deux groupes. Des ovules ont été ajoutés immédiatement après la collecte pour le premier, tandis que pour le second, ils ont attendu 25 secondes avant de les ajouter à l’eau contenant les ovules. Le but de cette expérience était d’isoler les spermatozoïdes à durée de vie longue et d’étudier leurs chances de fécondation.
Ils ont alors découvert que ces derniers, en plus d’avoir une meilleure longévité, produisent eux-mêmes une descendance de meilleure qualité. Et ce alors même que la doxa était jusqu’alors de considérer que « la sélection au stade du sperme n’avait que peu d’influence sur la descendance », note l’étude. « Non seulement les poissons issus du sperme plus âgé vivent plus longtemps mais ils produisent eux-mêmes du sperme de meilleure qualité tout au long de leur vie », relate Simone Immler, coauteure principale de l’étude.
« Le sperme contenu dans un éjaculat varie non seulement par sa forme et ses performances, mais également par le matériel génétique de chacun d’eux. En revanche, nous avons montré qu’il existe des différences énormes entre le sperme et son incidence sur la progéniture », poursuit-elle. Reste désormais à établir si cette conclusion est également valable chez l’être humain.
Si cela était avéré, cette découverte chamboulerait nos connaissances sur le mécanisme reproductif, et pourrait avoir des implications importantes dans les procédures de fécondation in vitro. En effet, si pour les poissons-zèbres, la durée d’attente n’était que de 25 secondes (les spermatozoïdes disposent d’une espérance de vie réduite), une fois présents dans les trompes utérines de la femme, les spermatozoïdes humains peuvent survivre jusqu’à cinq jours
Pour l’heure, les cliniques conservent le sperme rarement plus de quelques heures et sélectionnent les spermatozoïdes les plus vigoureux. Une durée qui ne permet pas une sélection des spermatozoïdes à vie longue. Ce potentiel changement de perspective pourrait être également affecter l’insémination artificielle intervenant dans la reproduction du bétail.