Le prodige italien Alessio Figalli, qui mène ses recherches au sein de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, aété récompensé lors du Congrès International des mathématiques à Rio de Janeiro, au Brésil.
« J’ai toujours bien aimé les maths. Je trouvais ça amusant et je réussissais plutôt bien ». Voilà l’humble introduction d’Alessio Figalli, jeune italien de 34 ans, devenu l’un des plus grands chercheurs en mathématiques du monde. Professeur à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, ce dernier a reçu le 1er août la médaille Fields, distinction la plus prestigieuse avec le Prix Abel pour cette discipline, pour ses « contributions à la théorie du transport optimal et ses applications aux équations différentielles et à la géométrie métrique ».
Recruté par le CNRS avant même sa soutenance de thèse, il est chargé de recherche à Nice, puis recruté comme enseignant à l’École polytechnique, à l’université du Texas à Austin, avant de finir à l’ETH Zürich. Figalli s’est spécialisé dans le calcul des variations, qui consiste à identifier un optimum parmi une famille de solutions possibles à un problème. Plus récemment, il s’est mis à travailler sur la théorie des matrices aléatoires, un sujet issu de la mécanique quantique.
« Brillant représentant d’une merveilleuse école italienne d’analyse, il est aussi, en partie, le produit de la foisonnante école mathématique française », s’est enthousiasmé Cédric Villani, qui a codirigé sa thèse du temps où il était à l’École normale supérieure de Lyon. « Cela fait dix ans que je le sens dans la short list. C’est un monstre : son intensité d’engagement, son extraordinaire capacité d’absorption du savoir et sa très grande rapidité de réaction (à l’image de sa thèse, bouclée en dix-huit mois, soit la moitié du temps habituel minimal) font de lui un mathématicien d’exception. »
« La médaille Fields donne une visibilité automatique, ça nous ouvre des portes. Tout le monde n’a pas forcément le talent de vulgariser les maths » explique Figalli. « Moi, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire. En tant que mathématicien, mon but, c’est de faire de la recherche de haut niveau, après, si je peux aider les jeunes et les futures générations, c’est un peu un devoir pour moi. » Cette année, le Kurde iranien Caucher Birkar, l’Allemand Peter Scholze et l’Australien Akshay Venkatesh figurent aussi parmi les récipiendaires de la prestigieuse médaille.