Le nombre croissant de lancements de fusées et de satellites dans l’espace constitue un défi croissant en matière de débris spatiaux que l’Union européenne (UE) tente de résoudre. Avec des prévisions indiquant que le nombre de satellites en orbite pourrait dépasser 100 000 d’ici 2030, le risque de collisions devient de plus en plus préoccupant.
«Plus il y a de débris, plus la probabilité de collision augmente, et le problème est bien réel. Il y a de nombreux événements où l’on doit effectuer des manœuvres pour éviter les collisions.» explique Anthony Caron, responsable des programmes futurs au sein de Share My Space, une entreprise française d’observation spatiale.
Share My Space mène le projet de recherche CASSIOPEE, financé par l’UE. Son objectif: compiler le premier catalogue indépendant de 100 000 morceaux de débris spatiaux de moins de 10 centimètres.
Le problème des débris spatiaux ne se limite pas aux satellites non opérationnels, mais inclut également des sections abandonnées de fusées, des fragments issus de tests de missiles antisatellites et même de minuscules éclats de peinture. La NASA estime que des fragments aussi petits qu’1 centimètre peuvent désactiver un satellite, et il existe actuellement environ un demi-million de fragments d’au moins 1 centimètre et 100 millions de fragments d’au moins 1 millimètre.
Share My Space développe des stations de télescopes pour surveiller ces objets, avec l’objectif ultime de pouvoir suivre des objets de seulement 2 centimètres de taille. Les données recueillies permettront d’évaluer les probabilités de collision et d’aider les organisations à nettoyer les débris spatiaux.
Un autre projet financé par l’UE, Stardust-R, s’est également penché sur la prévention des collisions et l’élimination des débris spatiaux. Massimiliano Vasile, coordinateur du projet, insiste sur l’importance de développer une économie spatiale durable tout en atténuant les risques de collision.
Stardust-R a développé des outils technologiques pour optimiser les opportunités commerciales et scientifiques de l’espace, prédire et atténuer les collisions entre objets spatiaux, et explorer divers moyens d’éliminer les débris spatiaux, notamment l’utilisation de lasers et de robots équipés d’algorithmes et de vision artificielle.
Les organisations spatiales ont actuellement peu de données à leur disposition en dehors des données américaines, ce qui souligne l’importance de ce projet pour développer des règles régissant les activités spatiales.
Le marché mondial de la navigation par satellite connaît une croissance rapide, passant de 199 milliards d’euros en 2021 à 492 milliards d’euros en 2031, ce qui montre l’importance croissante de l’espace pour notre économie mondiale.
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