Un récente étude fait le point sur la natalité, c’est-à-dire le nombre moyen d’enfants par femme, dans le monde. Le taux mondial serait ainsi passé de 4,7 à 2,4 enfants par femme depuis 1950. Si la tendance globale est à la baisse, la chute est plus marquée dans certaines régions du monde que d’autres – en particulier en Europe.
Un nouveau rapport publié dans la revue The Lancet établit qu’un pays sur deux dans le monde ne donne ainsi pas naissance au nombre d’enfants suffisant au bon maintien de la population (91 nations, principalement en Europe et sur le continent américain). Le taux de fécondité moyen de l’UE reste ainsi globalement en-dessous du niveau de renouvellement de la population (un taux de 2,1). Ce chiffre a toutefois progressé entre 2005 et 2016, passant de 1,51 à 1,60 naissance par femme.
Cette hausse est avant tout portée par plusieurs pays d’Europe de l’est, en premier lieu la Lettonie est passée de 1,39 à 1,74 entre 2005 et 2016, soit une augmentation de 43%. Elle est suivie de près par la République tchèque (+42%), la Lituanie (+31%), la Slovénie (+31%) et la Roumanie (+29%). A l’ouest, c’est en France qu’on trouve le taux de fertilité le plus élevé (1,92), devant la Suède (1,85), l’Irlande (1,81), le Danemark et le Royaume-Uni (1,79).
En Allemagne, après des années de déclin, le taux de natalité se serait stabilisé à un niveau relativement élevé – 1,57 enfant par femme. Il d’ « une progression durable », se réjouit Sebastian Klüsener, de l’Institut Max-Planck pour la recherche démographique. Cette embellie due à la contribution de l’immigration et à une politique familiale plus volontariste. Mais cela signifie également que le « baby-boom » dont l’Allemagne a bénéficié entre 2012 et 2016 ne se poursuit pas.
Les pays méditerranéens se placent, eux, en queue de peloton, avec le Portugal (1,36), Malte (1,37) et la Grèce (1,38), l’Italie et l’Espagne (1,34 naissance par femme). Chypre, enfin, est la nation la moins fertile sur Terre, avec une seule naissance par femme en moyenne. « Selon les tendances actuelles, il y aura à l’avenir très peu d’enfants et beaucoup de personnes âgées de plus de 65 ans, met en garde Christopher Murray, l’Institut for Health Metrics and Evaluation de Washington et auteur de l’étude.
« Pensez à toutes les conséquences sociales et économiques profondes d’une société structurée de la sorte avec plus de grands-parents que de petits-enfants. Nous avons atteint ce tournant où la moitié des pays ont des taux de natalité en dessous du seuil de remplacement », poursuit-il. « Donc si rien ne se passe, on observera un déclin inévitable de ces populations ».