Une récente étude menée par des chercheurs de la société de biotechnologie Affilogic ouvre de nouvelles perspectives prometteuses dans la lutte contre le COVID-19. Les chercheurs ont mis au point des nanofitines, dérivées d’une protéine présente chez Sulfolobus acidocaldarius, un microorganisme archéen que l’on trouve dans les sources chaudes. Ces nanofitines se sont avérées efficaces pour neutraliser le SARS-CoV-2 chez des souris et ont été bien tolérées. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue Molecular Therapy.
Ces nanofitines ont la particularité d’inhiber le virus en se liant à ses protéines de pointe. Lorsqu’elles ont été inhalées par les rongeurs, elles ont rapidement atteint les poumons en doses élevées, prévenant ainsi les infections précoces et éliminant le virus.
Sébastien Viollet, premier auteur de l’étude et responsable de projet en R&D chez Affilogic, explique : «Nous avons été en mesure de générer, en quelques mois, des nanofitines anti-SARS-CoV-2 inhibant l’infection virale, puis de les fusionner génétiquement en une seule molécule puissante capable de bloquer simultanément plusieurs régions du virus pour une efficacité accrue. Les méthodes classiques reposent principalement sur la neutralisation d’une seule région des virus pour inhiber leur infection. Nous sommes allés au-delà de cela afin de potentiellement maintenir l’efficacité du blocage même si l’une des régions mute.»
Les traitements précédents contre le COVID-19, tels que les anticorps monoclonaux, étaient limités par la nécessité de doses élevées, de retards dans l’atteinte de concentrations thérapeutiques sur le site de l’infection et d’une efficacité thérapeutique réduite contre les nouvelles variantes du SARS-CoV-2.
Si cette technologie des nanofitines est approuvée pour une utilisation chez l’homme, elle pourrait offrir une alternative non invasive avec une inhibition immédiate de la charge virale présente dans les tissus pulmonaires. En raison de leur petite taille et de leur grande thermostabilité, leur résistance à des températures élevées et à une large gamme de valeurs de pH pourrait contribuer à rationaliser la fabrication et la formulation.
«La technologie des nanofitines est très adaptable et pourrait être utilisée dans d’autres maladies infectieuses respiratoires, augmentant ainsi le nombre de produits biologiques administrés directement dans les poumons pour une action rapide et une facilité d’utilisation», souligne Viollet. Une belle perspective pour les populations ayant une tolérance limitée aux injections répétées, comme les nourrissons et les personnes âgées. Ce potentiel traitement est également moins coûteux que ceux actuellement en usage et a moins d’exigence pour sa conservation.
Les auteurs de l’étude estiment qu’il faudra davantage de travail pour parvenir à une réactivité croisée contre un large spectre de variants tout en maintenant un processus de développement rapide. De plus, une nouvelle étude d’efficacité devrait être réalisée pour évaluer les nanofitines par rapport à d’autres produits biologiques dans le même cadre, par exemple après une injection.
Cette nouvelle approche suscite l’espoir dans la lutte continue contre le COVID-19, offrant une perspective de traitement efficace et accessible pour lutter contre la pandémie.