Les nanoparticules d’argent associées au thé vert sont efficaces dans la lutte contre des agents pathogènes tels que les bactéries et les levures. C’est ce qu’ont démontré des chercheurs de l’Institut de chimie physique de l’Académie polonaise des sciences (IPC PAS). Publiés dans la revue Nanoscale Advances, les résultats de leurs travaux offrent une alternative dans la recherche de solutions contre les infections de plus en plus résistantes aux antibiotiques.
L’équipe de recherche, dirigée par le Professeur Jan Paczesny, s’est penchée sur le développement d’une méthode efficace pour lutter contre des bactéries résistantes aux antimicrobiens traditionnels, comme les antibiotiques, dont l’utilisation excessive a conduit à une menace mondiale de résistance.
Dans cette étude, les scientifiques de l’IPC PAS ont exploré de nouvelles options offertes par la nanomédecine pour s’attaquer à des pathogènes répandus. Il s’agit, entre autres, des bactéries ESKAPE (Enterococcus faecium, Staphylococcus aureus, Klebsiella pneumoniae, Acinetobacter baumannii, Pseudomonas aeruginosa et Enterobacter spp.) et des levures telles que Candida auris ou Cryptococcus neoformans.
Pour atteindre leur objectif, l’équipe a combiné des nanoparticules d’argent, reconnues pour leurs propriétés antimicrobiennes et antifongiques, avec des extraits de thé vert riches en polyphénols aux propriétés antioxydantes. Cette alliance a abouti à la création de nanoparticules hybrides d’argent et de thé vert (TeaNPs), présentant une efficacité supérieure à certains antibiotiques.
Les chercheurs ont également utilisé trois variétés de thés à savoir le thé noir (B-Tea), le thé vert (G-Tea) et le thé Pu-erh (R-Tea), comme agents de coiffage pour protéger les particules synthétisées.
Les nanomédicaments obtenus ont démontré une réactivité différenciée envers divers micro-organismes. Les tests initiaux ont porté sur des souches bactériennes Gram-négatif (E. coli) et Gram-positif (E. faecium). Ils ont démontré l’efficacité des nanoparticules d’argent en présence d’extraits de thé.
Les pathogènes ESKAPE ont ensuite été soumis à une série de tests pour déterminer la concentration et la composition optimales des TeaNPs, pour de bons résultats. Une diminution allant à 25 % du nombre de cellules bactériennes chez E. faecium et une réduction de 90 % chez E. cloacae ont été observées. Les TeaNPs ont également démontré une activité antifongique, conduisant à une diminution significative des cellules viables de C. auris et C. neoformans.
Cette découverte ouvre également la voie à des applications potentielles dans divers secteurs, de l’agriculture aux applications biomédicales, apportant ainsi un nouvel éclairage sur le potentiel des nanotechnologies dans la lutte contre les pathogènes.