
Cela fait un an que le monde doit faire face à la crise engendrée par l’épidémie de Covid-19. Seul le vaccin permettra de sortir du marasme. Alors que les campagnes de vaccination montent en puissance se pose la question des modalités pratiques d’un retour à la normale. A ce titre, l’idée d’un permis, appelé par certains « passeport vaccinal », s’est imposée comme une solution. La technologie Sicpa Certus a déjà convaincu la marine.
Dans les prochains mois, la part de Français vaccinés contre le Covid se comptera en millions. Si l’on en croit tous les tests sur l’efficacité du vaccin, ils seront désormais hors de danger face à l’épidémie. Dès lors, pourquoi ne pas les exempter des mesures de restriction s’appliquant au reste de la population ? Pourquoi ne pas leur fournir un document attestant qu’ils ne courent a priori aucun risque ? Un document entré dans les débats sous le nom de passeport vaccinal.
Créer des discriminations ou accélérer le retour à la normale ?
L’argument principal en faveur d’un tel document est à la fois social et économique : autoriser ou simplifier l’accès des personnes vaccinées aux théâtres, aux cinémas, aux restaurants, serait un moyen d’accélérer la réouverture de ces lieux éprouvés, en garantissant l’absence de risques pour ses détenteurs – et pour le personnel des établissements qui pourrait ainsi travailler sans risque sanitaire. Ce qui ne signifierait pas pour autant un abandon des gestes barrières, en l’absence d’information fiable sur la transmission du virus par les vaccinés.
Pourtant, l’idée de certificat de vaccination ne fait pas encore l’unanimité. Pour ses détracteurs, il serait incompatible avec la promesse, faite par les pouvoirs publics, de ne pas rendre le vaccin obligatoire. La crainte, dans un pays comme la France, particulièrement soucieux d’égalité, est de voir s’installer un système discriminatoire, dans lequel certains citoyens seraient privés de vie sociale, car non détenteurs du fameux sésame.
Un argument auquel les défenseurs du laisser-passer vaccinal rétorquent qu’une vie sociale resterait possible pour les « réfractaires », à condition qu’ils se soumettent à des tests systématiques à l’entrée des lieux sensibles. Dans une telle optique, le choix se situerait donc entre le laisser-passer et l’écouvillon à toutes les sauces. Autre argument, invoqué par l’économiste Nicolas Baverez, l’accès à certains services est déjà soumis à la vaccination, « ce qui est le cas en France pour l’inscription des enfants dans les crèches ou les écoles ou pour la fièvre jaune dans certains pays ».
Des solutions, comme la technologie Sicpa Certus, pour fluidifier un système grippé
Certaines professions pour lesquelles l’attentisme constitue une menace vitale ont pris les devants. C’est le cas chez les marins. Les changements d’équipages nécessaires au maintien d’une activité essentielle à l’économie sont aujourd’hui contraints par le niveau élevé des normes sanitaires. La déclaration Neptune, adoptée en décembre dernier à l’initiative du Forum maritime mondial, demande à ce que soit mis en place un document fiable et harmonisé reconnu par tous les acteurs du secteur.
Ces derniers ont recours à la technologie SICPA CERTUS, qui garantit l’authenticité d’un test ou d’un certificat de statut vaccinal via l’utilisation d’un code QR sécurisé. Mais si un certificat de vaccination ou un test PCR permettraient de relancer la vie économique, il faut à tout prix éviter la fraude et la production de faux tests (alors que des cas sont déjà recensés), non seulement pour une question de confiance envers l’État mais plus encore pour éviter des résurgences épidémiques incontrôlées.
Ce laisser-passer apparaît comme un moyen de fluidifier un système grippé, dans lequel les échanges sont soumis à des contrôles extrêmement contraignants. L’Europe a récemment fait un pas vers le passeport en travaillant à l’harmonisation des certificats de vaccination contre le Covid-19. A ce stade, le dispositif obéit à des motivations purement médicales. Il permettra, par exemple, de s’assurer qu’une personne ayant reçu sa première dose dans un pays membre reçoit correctement la deuxième dans un autre pays.
Techniquement, c’est la première étape vers un certificat de vaccination européen. Certains États comme la Grèce, particulièrement dépendante du tourisme, ou le Portugal, mu par le même intérêt touristique et très affecté par la dernière vague du virus, demandent à ce qu’un tel certificat soit utilisé pour fluidifier les déplacements à l’intérieur de l’espace Schengen.
Les Français plutôt favorables au passeport
Les autorités françaises rappellent régulièrement que l’attestation vaccinale n’est pas à l’ordre du jour. Pour l’heure, le gouvernement est concentré sur la maîtrise de l’épidémie et l’accélération de la campagne vaccinale, contrariée par des problèmes d’approvisionnement. Un nombre insuffisant de personnes a reçu la deuxième dose du vaccin, sans parler de la première, pour envisager la mise en place d’une attestation d’immunité. Mais cela pourrait n’être qu’une question de mois. Les démentis des ministres sur les plateaux n’empêchent pas la petite musique de monter, alimentée parfois par des proches de la majorité. Ce qu’on appelle lancer des ballons d’essai.
Que pensent les Français de ce débat ? Interrogés par un sondage Ifop pour le Parisien le 21 janvier dernier, une majorité d’entre eux se montrait favorable au principe du passeport vaccinal. 62 % disaient consentir à ce que la vaccination soit obligatoire pour voyager à l’étranger, 60 % pour aller rendre visite à des personnes vulnérables en Ehpad ou à l’hôpital.
A suivre…