Le cerveau humain serait durablement affecté par de longs séjours dans l’espace du fait de la microgravité.
De longs séjours dans l’espace auraient un effet délétère sur le cerveau humain d’après une étude initialement publiée en novembre 2018 dans le New England Journal of Medicine, puis récemment reprise le 6 mai dans la revue scientifique PNAS. Ces travaux, menés par Floris Wuyts, de l’université d’Anvers (Belgique), ont en effet établi un certain nombre d’évolutions encore visibles sept mois après un voyage spatial dans le cerveau de plusieurs astronautes.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs belges ont réalisé des IRM sur le cerveau de 7 astronautes entre 2014 et 2018, avant et après leur vol. Ils ont alors observé que chacun des astronautes ayant pris part à l’expérience avaient des ventricules cérébraux qui avaient augmenté de plus de 11 % pour s’accommoder à leur nouvel environnement. Sept mois après leur retour, les ventricules étaient toujours six fois plus gros qu’avant leur séjour dans l’espace.
Les chercheurs ont également comparé ces résultats à un groupe de contrôle resté sur Terre pour vérifier que les transformations n’étaient pas dues simplement à un processus de vieillissement. Aucun changement similaire n’a été observé au sein du groupe témoin. Les chercheurs ont donc conclu que ces évolutions seraient donc dues au fait que le corps humain est soumis à une gravité beaucoup plus faible lorsqu’il est en apesanteur.
De fait, en l’absence de gravité, les liquides présents dans notre corps, en particulier le liquide céphalo-rachidien (ce liquide qui protège le système nerveux central des traumatismes), se concentrent dans le cerveau. « Nous ne savons pas si ces effets sur les cerveaux s’amplifient en fonction du temps passé dans l’espace », note toutefois Angélique Van Ombergen, coauteure de l’étude. Les chercheurs n’ont en outre pas pu établir avec certitude que ces transformations étaient dangereuses pour le cerveau.
Ce n’est, en revanche, pas la première fois que les chercheurs émettent des doutes sur la capacité de l’organisme humain à résister aux effets d’un séjour en apesanteur. Fonte des muscles, baisse de la vue ou de la densité osseuse, les effets de l’apesanteur sur le corps sont nombreux. En 2016 une étude américaine a même établi que le volume de la matière grise se réduisait dans les pôles temporal et frontal du cerveau et autour des orbites.