Une équipe de chercheurs a développé un traitement permettant de protéger la myéline et bloquer la progression de la sclérose en plaques chez la souris.
Après 10 années de recherche, une équipe de chercheurs normands a au point un anticorps susceptible de bloquer l’évolution de la sclérose en plaques (SEP), une maladie qui touche environ 1 personne sur 1 000. Dans une majeure partie des cas, elle se déclenche entre 20 et 35 ans. C’est une maladie auto-immune chronique responsable d’une attaque contre la myéline – un tissu protecteur recouvrant les neurones – par le système immunitaire. Cette gaine joue un rôle dans la survie des cellules qui le constituent.
Constituée de couches de lipides et de protides, elle permet d’augmenter la vitesse de propagation des influx nerveux. Aussi, quand le système immunitaire se dérègle et considère la gaine de myéline comme un corps étranger, sa détérioration provoque la perturbation des informations envoyées par le cerveau au reste du corps, ralentissant la transmission de l’influx nerveux. Aussi, à mesure que la myéline est attaquée, l’organisme est atteint d’un handicap de plus en plus lourd.
L’équipe de chercheurs s’est penchée sur des souries saines et des souris malades afin d’identifier les mécanismes de dégénérescence de la myéline et le comportement des malades, ils ont observé que globules blancs, responsables de cette destruction. Chez les animaux atteints de sclérose en plaques, les globules blancs parviennent à traverser les vaisseaux sanguins qui protègent normalement le cerveau. Aussi, ils ont mis au point un traitement capable de verrouiller ce passage.
Chez les souris cobayes malades ayant reçu des injections d’anticorps, le résultat est sans appel : le traitement développé permet de bloquer la progression de la maladie. Cette approche serait donc efficace – au même titre qu’elle est innovante. De fait, jusqu’à maintenant, la recherche s’était surtout penchée sur des moyens de réduire ou supprimer les réactions du système immunitaire, responsable de la dégradation de la myéline.
En bloquant l’accès des globules blancs à cette partie du cerveau, on pourrait éviter l’attaque de la myéline, et empêcher la progression de la maladie chez l’homme. Pour ce faire, le traitement développé avec succès chez les souris doit être adapté. Des essais cliniques sont en projet mais il reste encore à trouver les financements.
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