
L’état français a renoncé à céder ses dernières parts de l’aéroport de Toulouse au consortium chinois Casil Europe qui possède 49,9 % de la plateforme aéroportuaire depuis 2014.
L’Etat ne cèdera pas les 10,01% d’actions qu’il détient encore au capital de l’aéroport de Toulouse – cinquième plateforme française en termes de trafic aérien. Il s’est, ce faisant, opposé au consortium chinois Casil Europe, qui devait par cette opération devenir l’actionnaire majoritaire de Toulouse-Blagnac. En avril 2015, l’État avait en effet vendu 49,99 % du capital de la société de gestion créée par le groupe d’État chinois Shandong High Speed Group et le fonds d’investissement hongkongais Friedmann Pacific Asset Management.
« Si elle se confirme, c’est une bonne nouvelle qui va dans le sens de l’intérêt général et préserve les intérêts de notre territoire », a réagi Jean-Luc Moudenc, maire (LR) de Toulouse. « C’était une question de souveraineté nationale », a renchéri la présidente (PS) de la région Occitanie, Carole Delga. Tous deux avaient écrit au Premier ministre Édouard Philippe pour lui demander de renoncer à la cession avant les fêtes de fin d’année. De plus, les actionnaires publics et minoritaires de l’aéroport s’étaient joints à cette demande.
Casil Europe a en effet été accusé de vouloir récupérer sa mise de 2015 (308 millions d’euros) en puisant dans les caisses de l’aéroport une fois majoritaire. A ce propos, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, dénonçait « une vision seulement financière de cet outil stratégique ». Les présidents des collectivités avoisinantes s’étaient quant à eux indignés d’une « volonté systématique » de « ponctionner les réserves de la société et de maximiser le versement de dividendes ».
« En prélevant la totalité des bénéfices générés par la plateforme en 2015, soit près de 5 millions d’euros et plus de 6 millions en 2016, et ayant puisé 15 millions d’euros dans les réserves financières », la société chinoise a « démontré chaque jour une logique recherchant le rendement immédiat, déconnectée du développement à long terme de l’entreprise », avaient dénoncé les quatre élus dans leur courrier. Casil Europe n’a pour sa part toujours pas réagit à la nouvelle.