Une équipe britannique est parvenue à dresser une araignée à sauter sur commande afin d’étudier ses mouvements en s’aidant d’une caméra à très haute vitesse.
Une étude par de l’Université de Manchester, et dont le résultat a été publié dans la revue Scientific Reports, a étudié les sauts d’une araignée Phidippus regius. Leur cobaye, qu’ils ont surnommée Kim, apparient à cette espèce connue, pour les sauts – dont la longueur maximale équivalait à 5 fois sa taille, ce qui nécessite de développer une force équivalente à cinq fois son poids – qu’elle utilise pour capturer ses proies.
A cette fin, le saut dit également être particulièrement précis, sans quoi l’araignée pour manquer sa cible. Pour mieux comprendre sa technique de prédation, ils ont « dressé » cette araignée afin de lui faire réaliser des sauts dans plusieurs environnements. Ils ont ensuite enregistré ses sauts à l’aide de caméras ultrarapides afin d’observer son incroyable biomécanique et ses choix dans différents contextes.
« Nous n’avons pas utilisé de proie comme appât ce qui nous aurait obligé à lui faire faire un saut par semaine selon le régime alimentaire observé chez ces araignées. A la place, nous avons manuellement transporté l’araignée entre la plateforme de décollage et celle d’atterrissage jusqu’à ce que l’exercice devienne familier pour elle », explique l’étude. « Aucune forme de stimulation (soufflage d’air) n’a été utilisée pour induire le saut », précise-t-elle.
L’étude a découvert que Kim adapte son saut en fonction de la difficulté. Sur une distance courte, elle choisit plutôt un saut tendu et rapide, gourmand en énergie. Une stratégie qui rend son saut plus précis et plus efficace pour capturer sa proie. Pour de plus grandes distances (pour se déplacer et non plus chasser) l’araignée semble au contraire optimiser son énergie, même si elle perd du temps en suivant une trajectoire moins directe.
« C’est incroyable, et si nous pouvons comprendre la biomécanique derrière cette capacité, nous pourrons l’appliquer à d’autres domaines de recherche » explique Mostafa Nabawy, auteur principal de l’étude. Selon lui, comprendre le mécanisme sous-jacent du saut des araignées devrait permettre de concevoir des robots présentant des caractéristiques similaires.