Une étude démontre qu’une perte de poids importante chez des patients atteints de diabète de type 2 a permis une rémission de la maladie.
Contrairement au diabète de type 1, d’origine génétique, le diabète de type 2 apparait du fait d’une résistance à l’insuline souvent liée au surpoids ou au vieillissement (aussi, le nombre de patients tend à progresser du fait de l’augmentation de l’espérance de vie). Le facteur déclencheur le plus commun est l’accumulation de gras dans les organes de l’abdomen. Celle-ci bloque l’effet de l’insuline – une hormone sécrétée par le pancréas qui permet de réguler la glycémie, c’est-à-dire le taux de glucose dans le sang.
Le diabète de type 2 est de loin le plus rependu : il touche 90 % des diabétiques, soit 422 millions de personnes dans le monde d’après l’Organisation mondiale de la santé. Il est « souvent associé à un mode de vie sédentaire et une alimentation trop riche, l’insuline n’arrive plus à remplir sa fonction première. Elle ne bloque plus la production de glucose par le foie et ne permet pas son utilisation par le muscle », notre le Professeur Dominique Langin, directeur adjoint de l’I2MC. Aussi, le malade a recours à des injections d’insuline pour réguler
Une situation qui serait réversible grâce une prise en charge rapide des nouveaux malades. Des chercheurs de l’université de Newcastle (Royaume-Uni) ont ainsi étudié 298 adultes, âgés de 20 à 65 ans et qui ont reçu un diagnostic de diabète de type 2 au cours des six dernières années. D’après le Pr Roy Taylor, auteur principal de l’étude, il est possible de « faire entrer le diabète de type 2 en rémission » et « retourner à un état non diabétique, sans médicaments antidiabétiques ou antihypertenseurs ».
Cette étude, datant de juillet dernier, a été reprise par la revue The Lancet. Elle est sans appel : « Nos données suggèrent qu’une perte de poids substantielle au moment du diagnostic permet de « sauver » les cellules pancréatiques béta » résume Roy Taylor. Pour parvenir à ces résultats, son équipe a mis au point le « protocole de Newcastle », un traitement de choc consistant à perdre 15 kg en trois à cinq mois. Cela est possible grâce à un régime plafonné à 840 kcal/jour. Cela représente environ un tiers de l’apport calorique moyen chez l’Homme.
Un tel régime a permis une rémission chez 86% des patients qui l’ont réussi à se conformer aux exigences spartiates de ce protocole (environs la moitié des personnes testées). En outre, plus de la moitié (57%) de ceux qui ont perdu entre 10 et 15 kilogrammes ont également obtenu une rémission. La perte de poids drastique provoque en effet des signaux d’alerte dans l’organisme qui stimulent les cellules particulières bêta, sécrétant l’insuline. Cependant, l’inversion n’est pas permanente et la rémission est réversible en cas de nouvelle prise de poids importante.
« Savoir que le diabète de type 2 est réversible grâce à la re-différenciation des cellules pancréatiques va permettre de mieux cibler nos travaux afin d’améliorer notre compréhension de ce processus » conclut le Pr Taylor.