Une étude publiée dans « Nature Sustainability » a établi que les exploitations agricoles biologiques souffriraient moins des maladies, bactéries et champignons des ravageurs propres aux plantes.
L’agriculture biologique permettait de limiter l’infestation des cultures par des pathogènes (maladies, bactéries, champignons, vers nématodes, insectes, acariens…) d’après des chercheurs de l’Inra et de l’université de Rennes 1. Dans une étude publiée dans le journal Nature Sustainability le 16 juillet dernier et citée par le Journal de l’Environnement, ils se sont penchés sur plus de cinquante recherches scientifiques, pour conclure que contrairement à ce qui est souvent amis, les pesticides chimiques ne sont pas plus efficaces pour lutter contre les infestation des cultures.
« Ici, en utilisant deux méta-analyses distinctes, nous démontrons que, par rapport aux systèmes de culture conventionnels, l’agriculture biologique favorise le potentiel biologique global de lutte antiparasitaire », expliquent les scientifiques. « Notre étude montre que les niveaux d’infestation d’agents pathogènes sont moins élevés et des niveaux similaires d’infestation par des animaux nuisibles », poursuivent-ils. Mieux armées biologiquement, les plantes de ces exploitations favorisent la biodiversité, ce qui produit un milieu « moins propice aux maladies et aux ravageurs ».
En revanche, les niveaux d’infestation par les mauvaises herbes étaient beaucoup plus élevés dans les exploitations agricoles biologiques. D’après l’étude, cela il existerait même probablement un lien de causalité entre le déclin des autres menaces dans les cultures qui ne sont pas traités aux pesticides et la présence de ces plantes adventices : leur présence « contribue vraisemblablement à la diversité des espèces antagonistes des bioagresseurs, en créant un environnement potentiellement moins propice aux maladies et aux ravageurs », explique l’étude.
Cette découverte et de nature à inciter à réduire l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture européenne. Selon un rapport de l’association Générations futures publié en février dernier, près de trois-quarts des fruits et 41 % des légumes non bio portent des traces de pesticides quantifiables pouvant faire des ravages sur l’écosystème, notre santé et celle des agriculteurs. « La présence des pesticides est encore un vrai souci dans l’alimentation. Il permettra aux consommateurs d’être mieux informés », soulignait alors François Veillerette, président de Générations futures.