Sous influence de l’UE, la France a annoncé une extension de l’obligation vaccinale à compter de janvier prochain. Une initiative que devraient suivre l’Allemagne et l’Italie.
En Europe, la vaccination est considérée comme une mesure de santé publique qui vise à immuniser la population contre diverses maladies – bactériennes ou virales. De fait, de vastes campagnes de vaccination ont permis d’éradiquer la variole et la polio d’Europe. C’est pourquoi l’Union Européenne encourage ses Etats membres à maintenir ou à augmenter les taux de vaccination. Cette action s’est caractérisée par des appels préventifs contre la grippe saisonnière chez les « groupes à risque » et à une multiplication des vaccins contre les maladies infantiles.
Des indications que la France à pris très au sérieux. En effet, à partir du 1er janvier, un texte de loi présenté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn veut rendre obligatoires 11 vaccins pour les enfants de moins de deux. Jusqu’à présent, seuls trois vaccins infantiles étaient obligatoires : contre la diphtérie (depuis 1938), le tétanos (depuis 1940) et la poliomyélite (depuis 1964). La nouvelle liste contient la coqueluche, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C, le pneumocoque et l’haemophilus influenzae B (à l’origine de pneumopathies et de méningites).
D’après la Ministre, les « 15% des enfants (non vaccinés) mettent en danger les autres » et favorisant « la réémergence d’épidémies. »
En France, les parents qui prévoient de ne pas suivre ces indications jouent gros : l’article L.3116-4 du Code de la Santé publique prévoit une peine de six mois d’emprisonnement et 3750 euros d’amende. Si ce refus de vaccination entraîne un réel risque pour la santé pour la santé de l’enfant (« au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant »), la non vaccination peut même valoir jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende (article 227-17).
La ministre de la Santé envisage la création d’une clause d’exemption pour les familles les plus récalcitrantes. Ses modalités n’ont pour l’instant pas été définies. Une exception notable dans un climat général de raidissement : l’Allemagne se penche de son côté sur un projet de loi exposant les parents à une amende de 7.500 euros d’amende aux parents qui refuseraient de faire vacciner leur enfant contre la rougeole. L’Italie réfléchit à un projet de loi similaire pour ses douze vaccins obligatoires.
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