Afin d’enrayer la réapparition de la rougeole, la Grèce a lancé une grande campagne de vaccination ciblant en priorité la communauté Rom, souvent exclue de la couverture médicale nationale.
La Grèce met les bouchées doubles pour barrer la route à la rougeole. Cette maladie, un temps éradiquée sur le continent européen, fait en effet son grand retour faute de vaccination suffisante. Une situation innecceptable pour le gouvernement grec, particulièrement touché par ce retour en force de l’infection virale éruptive aiguë. « Nous protégeons notre santé, nous protégeons notre vie », a déclaré le ministre de la Santé, Vasilis Kikilias. « La vaccination est cruciale et elle nous concerne tous. Les vaccins protègent toute la communauté et donc tous les individus ».
« L’épidémie de rougeole ne cesse de progresser et elle pose un risque, en particulier dans les zones où la couverture vaccinale n’est pas optimale », prévient la porte-parole de la Commission européenne, Anca Paduraru. « La vaccination reste la meilleure façon de se protéger contre cette maladie grave ». Un avis que partage Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef : « Nous disposons d’un vaccin sûr, efficace et peu coûteux contre une maladie très contagieuse – un vaccin qui a sauvé près d’un million de vies chaque année au cours des deux dernières décennies ».
Maria Theodoridou, présidente de la commission nationale des vaccins, rappelle que les 28 cas constatés en Grèce ne sont pas grecs. Il s’agit d’enfants Roms et étrangers, qui n’ont pas pu bénéficier de la couverture vaccinale nationale extrêmement élevée mise en place par Athènes, ainsi que des adultes ayant récemment voyagé dans les pays touchés. Aussi, en augmentant le taux de vaccination drastiquement, en particulier au sein de la communauté des gens du voyage, le pays est sur la bonne voie. « Ce sont les docteurs qui doivent aller à leur rencontre » note l’experte.
Au total, l’OMS fait état de 89.994 cas recensés dans 48 pays européens au premier semestre 2019, plus du double par rapport à la même période de l’an dernier (44.175) et d’ores et déjà davantage que pour toute l’année 2018 (84.462). Au sein de l’UE, les pays les plus touchés sont la France, l’Italie, la Pologne, la Bulgarie et la Lituanie. Cette très rapide propagation est due au fait que ce virus est plus contagieux que la grippe et la tuberculose. Mais dans plusieurs états membres, la défiance contre le vaccin a progressé sous l’effet des « anti-vax » qui lui prêtent des caractéristiques fantasmées.
« La reprise de la transmission de la rougeole est un problème préoccupant », prévient Günter Pfaff, le président de la Commission régionale de vérification de l’élimination de la rougeole et de la rubéole. « Si l’on ne parvient pas à établir et à maintenir une couverture vaccinale élevée dans chaque communauté, les enfants et les adultes connaîtront des souffrances inutiles, et certains seront voués à une mort tragique ».
Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée-Infection « Aujourd’hui la rougeole »
Didier Raoult à 02:21
« Il est possible que pour la rougeole comme pour la grippe, qu’il faille qu’il y ait un mélange de souches de différentes natures dans les nouveaux vaccins, et ne pas refaire le vaccin qu’on fait depuis des décennies, pour faire face au fait qu’il y a une telle pression de sélection sur la souche initiale, qu’il émerge des souches qui sont résistantes à ce vaccin. C’est un même mécanisme que celui de la résistance aux antibiotiques »
Didier Raoult à 03:15
« Maintenant cette année, on a eu un interne qui a fait une rougeole alors qu’il avait de l’anticorps extrêmement élevé. Ce n’est pas aussi simple qu’il suffit de vacciner tout le monde et qu’il suffit d’avoir des anticorps, il y a la variation des souches.
Les souches qui émergent ici avec notre vaccin, ne sont pas les mêmes que celles qui apparaissent en Chine, et dont la souche est différente »
https://www.youtube.com/watch?v=ZPE-117rdd0
Ajoutée le 17 avr. 2019