Au milieu d’un débat houleux sur l’étiquetage nutritionnel et d’origine des produits alimentaires en Europe, la Commission européenne entreprend actuellement une consultation publique sur les étiquettes des produits alimentaires – couvrant la nutrition et l’origine, mais aussi les dates de péremption et de consommation – et demande aux citoyens de l’UE de participer et partager leurs points de vue.
Dans le cadre de l’initiative F2F (de la ferme à la fourchette) l’Union Européenne a lancé une réflexion sur l’étiquetage alimentaire. Cela fait plus d’un an maintenant que les pays membres débattent sur l’harmonisation possible d’un système d’étiquetage FOP ( Front of pack ). L’objectif de cette démarche étant d’établir une loi qui impose aux pays membres un étiquetage standardisé afin de fournir la meilleure information possible aux consommateurs européens.
Pour résumer la situation, à ce jour, lors du dernier conseil agriculture et pêche qui a eu lieu en décembre 2020, les différents pays membres n’ont pas réussi à s’entendre : tandis que les Allemands souhaitent un étiquetage obligatoire de type Nutriscore, un autre camp s’est formé autour de l’Italie qui préférerait un système de type Nutrinform. Notons également l’existence d’autres solutions…. Un débat acharné a lieu entre les différents experts qui s’affrontent sur ces solutions. Tous les membres s’accordent cependant pour voir émerger un système d’étiquetage basé sur la science, pour reprendre les termes de Janusz Wojciechowski, le commissaire européen à l’agriculture.
Pour que chacun puisse donner son avis, une consultation a été ouverte le 23 décembre 2020 pour 6 semaines. Les européens ont jusqu’au 3 février 2021 pour donner leur avis. La consultation présente les différentes options en compétition parmi lesquelles la Commission doit choisir : notamment Nutri-Score, le système concurrent Nutrinform Battery, des logos d’approbation tels que Nordic Keyhole et Healthy Choice, et le système de «feux de signalisation» mis au point au Royaume-Uni.
Les participants peuvent également réagir aux propositions de la Commission visant à établir des profils nutritionnels qui, au côté des étiquettes FOP, «visent à stimuler la reformulation des aliments vers des aliments plus sains et à faciliter les choix alimentaires plus sains des consommateurs».
Comme l’annonce le formulaire mis en en ligne, « La Commission résumera les contributions qu’elle recevra dans un rapport de synthèse qui donnera les raisons pourquoi certaines contributions ont été retenues de même qu’elle expliquera pourquoi les autres n’ont pas pu être retenues. Les participants verront leurs contributions affichées directement sur le site ». Précisons qu’il n’est nullement besoin d’être expert pour donner son avis.
Un bel effort de démocratie participative à l’échelle d’un continent qu’il convient de saluer.
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