En décembre prochain, une étude incluant 85.000 femmes européennes et israéliennes afin les d’améliorer les méthodes de dépistage du cancer du sein. L’objectif est de développé un dépistage personnalisé.
L’Union européenne et Israël ont décidé de collaborer sur un projet à grande échelle cherchant à mieux comprendre le cancer du sein. L’étude MyPeBS – pour « personalising breast screening » (personnaliser mon test mammaire) – va lancée le 1er décembre prochain. Elle va mobiliser 20.000 femmes volontaires en France, 30.000 en Italie, 15.000 en Israël, 10.000 en Belgique et 10.000 au Royaume-Uni durant 6 ans.
Afin d’affiner les pratiques de dépistage et de traitement, l’étude va comparer les résultats de prise en charge deux groupes de femmes âgées de 40 à 70 ans – l’un sera soumis au dépistage habituel, l’autre à un suivi adapté à trois niveaux de risque : très faible (moins de 1% de risque de développer un cancer du sein dans les 5 ans), moyen (3%) et élevé (6%). Ce risque dépendra de l’âge, des antécédents familiaux, de la densité du sein et d’un test salivaire réalisé par les femmes participant à l’étude.
« C’est la plus grosse étude au monde sur le sujet. L’individualisation est une tendance majeure, il y a une autre étude semblable aux États-Unis », note le Dr Suzette Delaloge, oncologue à l’Institut Gustave-Roussy et coordinatrice de l’étude. « En tenant compte de tous ces paramètres, nous sommes maintenant capables de prédire avec une bonne fiabilité le risque de survenue d’un cancer du sein dans les cinq ans qui suivent » poursuit-elle.
« On a énormément de personnes qui font des examens pour rien, la sensibilité n’est pas parfaite, il y a quand même pas mal de cancers d’intervalle, il y a des faux positifs – des femmes qui ont une image suspecte qui va s’avérer bénigne, on sera obligé de faire une biopsie » détaille Suzette Delaloge. « Il y a aussi le problème du surdiagnostic, soit 10 à 20% des cancers qui n’auraient pas évolué si on ne les avait pas dépistés ».
Un dépistage personnalisé permettait plusieurs avantages : en premier lieu d’éviter aux femmes parfaitement saines des examens au rayons-X qui ne sont pas inoffensifs ; ensuite d’éviter des interventions qui peuvent s’avérer mutilantes (exérèse, c’est-à-dire ablation de tissus, voire mastectomie).
Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme : il touche 360.000 femmes en Europe, et provoque 92 000 décès chaque année. Paradoxalement il s’agit aussi d’un des cancers qui se guérit le mieux, avec 87% de taux de survie à cinq ans.