
L’ultimatum que la Commission avait prévu en avril pour les neufs états membres qui ne respectent pas les normes européennes sur la qualité de l’air a été prolongé jusqu’en mai. Pourtant, Daniel Calleja Crespo, directeur général de la DG Environnement de la Commission européenne relance la menace de lancer des procédures d’infraction.
Neuf pays européens enfreignent les règles sur la qualité de l’air en dépit des rappels répétés de la Commission européenne de se mettre enfin en conformité avec la directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air. Si l’ouverture de procédures contre les récalcitrants, initialement prévue fin avril, a été repoussée d’un mois, le directeur général de la DG Environnement de la Commission européenne a expliqué que les listes de mesures présentées par ces mauvais élèves pour remédier à la situation étaient « en cours d’évaluation au niveau technique ».
Pour rappel, le 30 janvier, le commissaire à l’environnement, Karmenu Vella, avait convoqué les ministres de l’écologie français, allemand, britannique, espagnol, hongrois, italien, tchèque, roumain et slovaque pour un « dernier avertissement ». Dans plusieurs villes de ces pays, le seuil de 10 microgrammes par m3 d’air préconisés par l’Organisation mondiale de la santé n’était pas respecté. Des infractions aux règles communautaires qui « durent depuis très longtemps » estime Daniel Calleja Crespo.
« La Commission prend ses responsabilités très au sérieux. Nous devons nous assurer que le droit européen est respecté », assure Daniel Calleja Crespo dans un entretien accordé à Euractiv. Pour ce dernier, « il est grand temps que ces pays mettent en place des mesures concrètes, spécifiques et efficaces ». A Bruxelles, on précise que ce nouveau report ne signifie pas un abandon des poursuites et que des recommandations ont déjà été formulées pour renvoyer certains Etats cancres devant la justice européenne.
Daniel Calleja Crespo reconnait que « les procédures [en infraction] prennent du temps ». Il détaille la procédure complexe « nous envoyons une lettre au pays, il y a des échanges d’informations techniques et des réunions. Si nous ne sommes pas satisfaits, nous optons pour un avis motivé. Si les pays prennent des mesures, nous devons également examiner les résultats. » Les sanctions ne peuvent venir qu’après cette dernière étape, qui vise à « donner une chance aux gouvernements ».
Plus d’un mort sur dix a succombé à l’air vicié, sur la planète, en 2016 (11 %). Cet environnement nocif favorise les problèmes cardiaques, vasculaires, respiratoires et les cancers. Mais de récentes études ont également rendu la pollution de l’ait responsable de la hausse des cas d’Alzheimer, de diabète ou encore d’autisme. « Tout notre système immunitaire se trouve fragilisé » par ce phénomène, souligné Benjamin Guinot, chercheur du CNRS au laboratoire d’aérologie de Toulouse.