Un nombre croissant de pays membres de l’UE souhaitent négocier ensemble les prix des médicaments avec l’industrie pharmaceutique. Ce procédé est actuellement très opaque, et il affecte les systèmes de santé européens.
La constante hausse du prix des médicaments pèse sur systèmes de santé des États membres de l’UE. Aussi, en juin dernier, les Ministres de la santé des 28 ont estimé que le système actuel – qui exige la confidentialité des prix nets négociés avec l’industrie pharmaceutique – « ne favoriserait pas toujours le meilleur résultat possible pour les patients et la société ». Le Conseil Santé a en effet relevé des « niveaux de prix très hauts et intenables, le retrait du marché de produits sans brevet ou la non-entrée sur le marché national de certains produits pour des causes de stratégie économique des entreprises et que le gouvernement n’a parfois qu’une influence limitée sur la situation »
S’il n’y a pas encore eu de réaction au niveau européen unie réaction, certains états ont décidé de s’associer afin d’améliorer leur coopération, et négocier de manière commune les prix des médicaments. A cette fin, certains états ont créé la « déclaration de La Valette ». Les pays signataires de cette initiative se sont retrouvés à Madrid le 30 janvier en vue de de renouveler « l’accord politique » entre les participants et d’intégrer de nouveaux membres. Elle compte Malte, Chypre, la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, auxquels il faut désormais ajouter l’Irlande, la Roumanie, la Croatie en tant que pays observateur, et la Slovénie. La France a également exprimé son intérêt pour cette initiative
Yannis Natsis, responsable à l’alliance européenne pour la santé publique, a encouragé de futures nouvelles signatures. « Avec ce genre de projets, les gouvernements s’organisent. C’est leur réponse à la stratégie du ‘diviser pour mieux régner’ mise en place depuis des années par les entreprises pharmaceutiques et le résultat direct des prix déraisonnables demandés par les fabricants de médicaments ». Richard Bergström, directeur général de la Fédération européenne des associations de l’industrie pharmaceutique a lui-même réagi de manière positive à ces nouvelles adhésions : « Dans ce contexte, nous comprenons le souhait des États membres d’apprendre les uns des autres, de partager l’information et de coopérer sur des sujets liés à la résistance à long terme des systèmes de santé ».
Le Conseil Santé a également appelé la Commission à faire un rapport sur le système de fixtion des prix des médicaments avec l’industrie. « Si nous parlons réellement d’une Europe unique des citoyens et des droits sociaux, la Commission européenne devrait soutenir cette coopération volontaire sur la base du droit communautaire », a souligné le ministre grec de la Santé, Andreas Ksanthos. La Commission n’a pour l’heure pas donné suite à ces demandes.