Un tiers des personnes souffrant de diabète de type 2 qui se sont fait prescrire de la metformine – le médicament le plus fréquent pour lutter contre cette maladie – ne suivent pas leur traitement à cause de ses effets secondaires, d’après une étude britannique.
Une étude inquiétante réalisée à l’université de Surrey a établi qu’un usager de l’antidiabétique metformine sur trois ne suit pas son traitement – alors qu’il s’agit du médicament le plus prescrit pour combattre la maladie. L’équipe, dirigée par a docteur Andrew McGovern ont publié les résultats de leur étude le 17 décembre dernier dans les pages de la revue Diabetes, Obesity and Metabolism. Ils y révèlent avoir étudié les résultats de 48 rapports, concernant pas moins d’1,6 millions de patient atteints de diabète de type 2. L’étude montre que les personnes qui se sont vus prescrire de la metformine sont sensiblement plus enclin à ne pas suivre leur traitement.
La metformine aide à diminuer l’insulino-résistance de l’organisme intolérant aux glucides et de diminuer la néoglucogenèse hépatique. Mais cela s’accompagne de nombreux effets secondaires inconfortables. Elle provoque ainsi des troubles gastrointestinaux comme des flatulences ou la diarrhée, mais également une augmentation de l’anxiété, des troubles de la vue, du rythme cardiaque, du sommeil, de l’élocution, des frissons, de la fièvre et des accès de dépression. Pourtant, le docteur McGovern assure que la prise d’antidiabétiques doit être prise très au sérieux, et des manquements peuvent avoir des conséquences graves sur la santé.
« L’importance de ces médicaments ne doit pas être sous-estimée », assure le chercheur. « Ne pas suivre son traitement peut être à l’origine de complications comme des maladies oculaires ou rénales », met-il en garde. « J’encourage toute personne qui a du mal à prendre les médicaments tels qu’on lui a prescrit, même si c’est à cause des effets secondaires ou à cause de la complexité du programme, d’en discuter ouvertement avec son médecin ou son infirmier » conseille le docteur Andy McGovern.
« On sait depuis longtemps que nombre des traitements prescrits pour des maladies chroniques ne sont pas suivis. Ce que cette étude a montré, c’est que certains traitements sont plus contraignants à prendre que d’autres pour les patients. » Mais il y a une solution : il est toujours possible de changer de traitement. « Si un médicament ne convient pas, un autre traitement pourra être essayé, grâce à la diversité des traitements contre le diabète de type 2. Un autre médicament, plus adapté pourra ainsi renforcer l’observance », conclut l’étude.
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