Plusieurs villes européennes sont confrontées à une invasion des sangliers provoquée par l’étalement urbain causant une raréfaction des espaces naturels.
Les incurtions de sangliers dans les grandes villes européennes se font de plus en plus fréquentes. À Milan (Italie), environ 100 millions d’euros de dégâts sont déplorés chaque année. À Barcelone, en 2016, la police a reçu plus de 1.000 appels en lien avec leurs intrusions. A Rome, un homme a été tué dans une collision entre son scooter et un sanglier en mars 2017. À Berlin, des chasseurs de ville ont été embauchés par la municipalité pour traquer les quelque 3.000 sangliers rôdant dans le Tiergarten.
On estime qu’au total, le continent accueille pas moins de dix millions de sangliers. Or, ces derniers font face à la réduction sensible de leur habitat naturel. Ils disposent toutefois d’une importante capacité à s’adapter à de nouveaux environnements, ce qui leur permet de survivre dans les espaces urbains ou péri-urbains. Aussi, la nuit et le plus souvent en été, des sangliers – seuls ou en groupe -descendent de plus en plus souvent en ville à la recherche de nourriture.
Pour Jorge Ramón López Olvera, spécialiste des sangliers de l’université de Barcelone, « le sanglier urbain est devenu une espèce à part, il s’est acclimaté à notre vie urbaine et nous le transformons. C’est malsain. Pour le sanglier mais aussi pour nous. »
Leur présence cause des troubles plus ou moins importants. A Milan, la traversée d’une autoroute par un groupe de sangliers a par exemple fait un mort et plusieurs blessés. A Barcelone, en 2013, un policier qui avait tenté d’arrêter un sanglier avec son arme de service a atteint par erreur un de ses collègues, et l’a gravement blessé. Mais le principal risque lié à l’arrivée de sangliers en ville est sanitaire. On craint ainsi le retour de la peste porcine, arrivée de Russie en Europe il y a quelques années. En janvier 2019, la maladie avait atteint la Belgique.
Si la maladie n’est pas contagieuse pour l’homme, un animal malade peut mettre en péril l’ensemble d’une exploitation porcine. En outre, d’après les analyses effectuées par les vétérinaires, les sangliers abattus à Barcelone sont par ailleurs porteurs, dans des proportions préoccupantes, du virus de l’hépatite E, qui peut se transmettre à l’homme, de tiques infectées par des pathogènes, de même que de la salmonelle.