Le nombre de cas de syphilis a augmenté de 70% en Europe sur les sept dernières années, d’après un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
La Syphilis, une infection sexuellement transmissible générée par la bactérie Treponema pallidum fait son grand retour en Europe. Cette maladie, qui peut être mortelle si l’infection n’est pas traitée, se transmet par voie sexuelle ou lors de l’accouchement, de la mère à l’enfant. Elle provoque des éruptions cutanées sur la peau et les muqueuses, de la fièvre, des douleurs articulaires, puis peut provoquer des lésions sur le sorganes vitaux lorsqu’elle n’est pas traitée.
Un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (CEPCM), basé sur une étude épidémiologique menée dans 23 pays de l’Union européenne entre 2010 et 2017, déplore une hausse considérable des cas de Syphilis. De fait, pour la première fois depuis 2007, les pays de l’Union européenne ont en 2017 déclaré plus de cas de syphilis que de VIH – et ce malgré un léger repli dans l’expansion de la maladie entre 2007 et 2010.
Rien que pour 2017, 33.000 nouveaux cas ont été dénombrés. Plus largement, sur la période de 2010 à 2017, ce sont pas moins de 260.000 de nouveaux cas qui ont été observés en Europe. CE chiffre global cache toutefois de fortes disparités selon les pays. Entre 2010 et 2017, les pays les plus concernés par cette hausse de cas de syphilis sont l’Irlande (+244%), le Royaume-Uni (+153%) et l’Allemagne (+144%). En France, les cas de syphilis ont tout bonnement triplé en sept ans.
« L’augmentation des infections à syphilis que nous observons en Europe, ainsi que dans d’autres pays du monde, est le résultat de plusieurs facteurs tels que les personnes ayant des rapports sexuels sans préservatif et des partenaires sexuels multiples combinés à une diminution de la peur de contracter le VIH », explique Andrew Amato-Gauci, chef du programme du CEPCM sur le VIH, les IST et les hépatites virales.
« Pour inverser cette tendance, nous encourageons les populations à utiliser des préservatifs de façon constante, avec leurs partenaires, nouveaux ou occasionnels » ajoute-t-il. Mais la propagation peut également être non sexuelle. Une personne infectée ayant un rapport sans protection a 30% de chances de contaminer son partenaire. Mais la bactérie ne se propage pourtant pas uniquement par des contacts sexuels. En effet, les plaies à la bouche sont des vecteurs particulièrement puissants. Aussi, le rapport enjoint la population ayants de nombreux partenaires sexuels à se faire régulièrement dépister.