Le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis es au cœur d’un scandale de corruption de hauts responsables politiques grecs. Une mauvaise année pour le groupe pharmaceutique suisse déjà épinglé deux fois pour corruption, en Turquie et en Corée du Sud.
Le parquet anti-corruption grec enquête sur le versement de pots-de-vin par le laboratoire pharmaceutique suisse Novartis à plusieurs hauts cadres politiques grecs entre 2006 et 2015 – parmi eux, deux ex-Premiers ministres, l’actuel gouverneur de la Banque centrale et huit ex-ministres. En définitive, c’est une large partie des figures de l’opposition au gouvernement actuel pourraient être éclaboussées par cette affaire. En outre, les récentes révélations nous apprennent néanmoins que Novartis aurait soudoyé « des milliers » de médecins et fonctionnaires,
Pour Dimitris Papangelopoulos, le ministre suppléant aux problèmes de Corruption, il s’agit ni plus ni moins du « plus grand scandale depuis la formation de l’Etat grec ». Le ministère grec de la Justice grec, Stavros Kontonis, a promis mardi une enquête judiciaire « rapide et approfondie ». Le ministre a indiqué que ces pratiques illégales, d’une très large ampleur, avaient fait « exploser le coût des médicaments ces dernières années » – ils ont augmenté deux fois plus que dans le reste de l’Union européenne. « Ainsi, vous pouvez comprendre que le déshonneur ainsi que le coût financier qui ont été accumulés sur le dos des Grecs sont des questions si importantes. »
« Il s’agit d’une affaire importante et grave, qui a des aspects économiques autant qu’éthiques, ainsi qu’une dimension internationale », a ajouté Stavros Kontonis. Des agents du FBI se trouvent en effet à Athènes dans le cadre de l’entraide judiciaire pour enquêter également sur Novartis avec les autorités grecques. Le groupe est dans le collimateur des autorités américaines depuis 2014 pour une affaire de pots-de-vin versés pour doper les commandes de certains de ses médicaments. Il avait déjà dû s’acquitter d’une amende de 390 millions de dollars en 2016.
« Alors que la récession et la crise économiques ont rendu l’accès aux médicaments nécessaires difficile pour de nombreuses personnes pauvres, certaines entreprises pharmaceutiques ont adopté des pratiques illégales et provocatrices, en gonflant les prix ou en favorisant certains produits, notamment via des fonctionnaires du système de santé national », a dénoncé le ministre de la Justice. Novartis a publié un communiqué mardi soir assurant « coopérer pleinement avec les demandes des autorités locales et étrangères ».