La Commission européenne s’est lancée dans l’élaboration d’un plan contre le cancer afin de n’ignorer « aucune étape du parcours » lié à la maladie.
Le cancer est la deuxième cause de mortalité dans l’Union européenne. Quelque 3,5 millions de personnes y sont diagnostiquées d’un cancer chaque année. Alors que les Européens ne représentent que 9% de la population mondiale, ils constitueront 23,4% des nouveaux cas et 20,3% des décès. De plus, la maladie a « des effets importants sur les systèmes de santé et les économies », alors que 40% des cas de cancer sont liés à « des causes qui pourraient être évitées », souligne la Commission.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a perdu sa jeune sœur à la maladie, a annoncé son intention de renforcer sa stratégie dépassée de lutte contre le cancer. « Ensemble, nous pouvons faire la différence : par la prévention et la recherche, par une nouvelle stratégie en matière de données et par une égalité de traitement dans toute l’Europe », expliquait-elle dans un discours devant le Parlement européen à Bruxelles en début de mois.
« Mon expérience m’a ouvert les yeux sur ce qui doit être fait pour améliorer la prise de conscience, la prévention, briser le silence et la stigmatisation. Cela m’a montré que tous les patients n’ont pas accès à un traitement optimal, à des médicaments abordables et à un soutien psychologique » a pour sa part déclaré la commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides, chargée de mener le plan. Cette dernière a en effet été atteinte d’un cancer du sein.
Le plan européen, qui doit être publié vers la fin d’année, a pour objectif de « donner à tous accès au dépistage et à la vaccination », a indiqué la présidente de l’exécutif. « Nous devrions tous avoir le même accès à la santé », juge-t-elle. Pour elle il est « inacceptable » qu’il existe encore « d’énormes inégalités » dans les procédures de dépistage des divers États membres. Le taux de décès lié au cancer varie en effet considérablement d’un pays à l’autre de l’Union.
Il était plus élevé en Hongrie, Croatie, Slovaquie et Slovénie. À l’inverse le taux était plus faible en moyenne à Chypre, en Finlande, Malte, Suède et Espagne. « Une femme atteinte d’un cancer du col de l’utérus qui vit en Roumanie a 16 fois plus de risque de mourir qu’une femme qui vit en Italie » a-t-elle rappelé.