Le dioxyde de titane, ou généralement indiqué sous le référent E171, suspecté de générer des effets toxiques, va être interdit à la consommation à partir du 1er janvier 2020 en France.
Quelques jours après la remise de l’avis de l’Anses , les ministres de la transition écologique et solidaire français, François de Rugy, a signé un arrêté suspendant la mise sur le marché des denrées contenant du dioxyde de titane. Aussi connu sous le référant E 171 ou encore TiO2, cet additif alimentaire est soupçonné d’être cancérigène pour l’Homme – de fait, l’Anses n’a pas été en mesure de lever les incertitudes sur l’innocuité de cette substance. Aussi, les aliments contentant du dioxyde de titane seront interdits à la vente en France à compter du 1er janvier 2020.
Déplorant « le manque de données scientifiques » sur ce sujet, l’agence a conclu notamment que ces études ne permettent pas de « confirmer ou d’infirmer le potentiel » cancérogène du E171 chez l’être humain. Elle devait analyser le résultat de 25 nouvelles études sur la toxicité, qui avaient entre autres choses démontré le caractère toxique de cet additif sur des rongeurs. Il comporte en effet un risque cancérogène, notamment pour le cancer du côlon, de toxicité sur les neurones et d’altération de la fonction reproductrice pour les cobayes.
L’Anses réitérait en effet « ses recommandations générales sur les nanomatériaux visant notamment à limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement, en favorisant des alternatives sûres et équivalentes en termes d’efficacité ». Ce faisait elle s’alignait sur les mises en garde répétées des associations de défense des consommateurs et de l’environnement, pour qui le dioxyde de titane était une vraie bête noire – dont la Ligue contre le cancer, Greenpeace, Foodwatch, 60 millions de consommateurs ou encore l’Alliance pour la santé et l’environnement.
Cette décision est donc une application du controversé principe de précaution, qui divise la communauté scientifique. Cet arrêté sera notifié à la Commission européenne et aux autres Etats membres car le dioxyde de titane bénéficie d’une autorisation délivrée au niveau de l’Union européenne. Aussi, elle risque de provoquer une fragmentation du marché européen. De nombreux produits alimentaires devront être adaptés spécialement pour le marché français. A moins que les autres états membres ne s’alignent sur la décision de Paris.
Cet additif répond principalement à une fonction esthétique. Il sert en effet à blanchir ou intensifier la brillance des produits alimentaires. « Pour les médicaments, tout comme pour le dentifrice, c’est plus compliqué, cela prendra plus de temps », indique-t-on à Bercy. « Il y a une forme d’incohérence à prendre acte des incertitudes qui règnent autour du dioxyde de titane et à limiter son interdiction aux seuls aliments alors même qu’on ingère aussi cet additif lorsqu’on se brosse les dents, particulièrement les enfants, et à plus forte raison avec les médicaments », a mis en garde Stéphen Kerckhove, le délégué général d’Agir pour l’environnement.
il faut absolument supprimer totalement le dioxyde de titane – dans l’alimentation mais aussi dans tous les medicaments