
Des chercheurs ont établi que « la thérapie du paysage » est l’un des éléments constitutifs du bonheur.
La 28e conférence du réseau PECSRL (Permanent European Conference for the Study of the Rural Landscape) a regroupé un groupe de 150 géographes, sociologues, historiens, économistes, paysagistes, urbanistes et agronomes à du 3 au 9 septembre à Clermont-Ferrand, en France. Venus du monde entier (plus de 20 pays), es derniers ont débattu sur le lien entre qualité de vie et qualité de l’environnement visuel – ou paysage. Selon les conclusions de cette rencontre, le paysage, plus particulièrement rural, serait l’un des éléments constitutifs du bonheur.
« Le paysage n’est pas seulement le papier peint ou l’affiche qui décorent un salon ou une chambre à coucher. Sa matérialité, comme sa perception, peuvent avoir une influence directe sur notre qualité de vie et contribuent en cela au bien-être et au bonheur » note Yves Michelin, géographe et agronome. « De récentes études en sciences cognitives ont démontré que, si le paysage est agressé, cela vous affecte directement. On souffre quand celui-ci est attaqué. A l’inverse, quand le paysage de nature est en bon état et accessible, les gens se sentent bien psychologiquement », souligne ce dernier.
« Il n’a pas besoin forcément d’être grandiose ou pittoresque. À partir du moment où on le reconnaît, il devient un objet d’identité. Le fait de se sentir chez soi, d’être de quelque part, de faire partie prenante d’un territoire contribue au bien-être, contrairement au déracinement qui lui est dévastateur » explique ce professeur de VetAgro Sup. Ainsi, le fait de se sentir chez soi, dans un environnement reconnaissable, est facteur de bien-être. Mais l’état de préservation de cet environnement joue lui-aussi un rôle.
« De récentes études en sciences cognitives ont démontré que, si le paysage est agressé, cela vous affecte directement. On souffre quand celui-ci est attaqué. A l’inverse, quand le paysage de nature est en bon état et accessible, les gens se sentent bien psychologiquement », assurent les conférenciers. La rencontre n’a pas posé la question de la transposabilité de ce principe en pleine agglomération urbaine. Une étude menée en Écosse a cependant prouvé qu’une fréquentation régulière des jardins publics permet de ralentir la perte de mémoire chez les personnes âgées.
Des questionnaires distribués à des septuagénaires sur leur cadre de vie et les paysages fréquentés depuis leur enfance dans les années 30 ont en effet révélé que « la fréquentation des parcs publics pendant l’enfance et à l’âge adulte peut ralentir le déclin cognitif des personnes âgées » souligne l’architecte du paysage Catharine Ward Thompson. « L’accès à des espaces verts peut permettre de réduire les inégalités sociales en termes de santé » conclut-elle.