43 millions de véhicules diesel « sales » continuent de circuler dans l’Union européenne. L’organisation Transport & Environment dénonce une hausse de 50% de tes véhicules entre 2015 et 2018.
Trois ans après le scandale du « dieselgate » – et l’engagement des constructeurs automobiles de réduire les émissions des modèles récents – les nombre de véhicules diesel ne répondant pas aux normes européennes a encore augmenté. Transport & Environment (la Fédération européenne pour le transport et l’environnement), qui œuvre pour « promouvoir une politique de transport et d’accessibilité fondée sur les principes du développement durable, qui minimise l’effet négatif sur l’environnement et la santé », a publié une étude la semaine dernière révélant que 43 millions de ces voitures, camionnettes et vans sillonnent les routes de l’Union européenne.
Le rapport tire la sonnette d’alarme, notant que ce nombre est en augmentation : on comptait 29 millions de voitures et fourgonnettes « très polluantes » sur les routes communautaires il y a trois ans, quand le scandale a éclaté. Et ce, malgré la chute du nombre de voitures diesel commercialisées. La France est la première affectée par ces véhicules, avec 8,7 millions de « diesel sales » en circulation, devant l’Allemagne (8,2 millions) puis le Royaume-Uni (7,3), l’Italie (5,3), l’Espagne (3,2) et la Belgique (environ 2 millions). « Si l’Europe n’agit pas, ces voitures vont continuer de polluer l’air pendant des décennies, écourtant des vies » met en garde l’étude.
Transport & Environment dénonce un double discours des constructeurs automobiles, qui s’étaient engagés à réduire leurs émissions. Malgré des normes qui se durcissent, « les voitures continuent d’être optimisées pour bien se comporter lors des tests (d’émissions polluantes) et émettent bien davantage lorsqu’elles sont entre les mains des clients » affirme le rapport. Un constat qui fait écho à un rapport publié le 11 septembre dernier par la Cour des comptes européenne, qui juge que les normes Euro ont « échoué à réduire les émissions ». Il s’agit principalement d’émissions d’oxydes d’azote (NOx), gaz très toxique, de particules fines et d’ozone. Combinées, elles sont responsables de 400 000 morts prématurées chaque année dans l’UE.
Selon les normes, les rejets réels des véhicules diesel ne devraient pas dépasser 500 mg de NOx/km pour des véhicules commercialisés entre 2000 et 2005, 250 mg NOx/km entre 2005 et 2009, et 180 mg NOx/km entre 2009 et 2014. En réalité, les tests ont établi que les émissions réelles des véhicules des classes Euro 3 (commercialisés en 2000), Euro 4 (2005), et Euro 5 (2009) sont en réalité restées stables, autour de 1 000 mg de NOx au kilomètre.