Le Royaume-Uni souhaite demeurer membre de l’Agence européenne des produits chimiques pour éviter ce que la Confederation of British Industry appelle un « sérieux désavantage concurrentiel ».
Londres pourrait demeurer sous l’égide de l’Agence européenne des produits chimiques (APEC) après le Brexit. Dans le rapport de décembre dernier report The room where it happens: A guide to EU bodies and regulators that matter to business in the Brexit negotiations, la Confederation of British Industry – le plus important syndicat patronal britannique – appelle en effet à ce que le pays demeure dans le système européen.
Ils soulignent un problème de distribution : les grand de l’industrie pharmaceutique britannique ont mis en garde contre des conséquences sérieuses d’une absence d’accord sur l’harmonisation des normes médicale et médicinales. Les entreprises britanniques souffriraient en effet d’un « désavantage concurrentiel conséquent », devant à la fois se conformer aux régulations nationales et européennes.
Mais les grands perdants de cette histoire seraient les patients. D’une part, ils auraient un accès retardé aux innovations médicales européens. D’autres part, les malades – à la fois européens et britanniques – souffraient d’une interruption d’approvisionnement : 45 millions d’emballages de médicaments sont envoyés depuis Londres vers l’Europe tous les mois, et 37 millions font le chemin inverse.
Des membres éminents du gouvernement ont eux aussi demandé à ce que certains secteurs demeurent dans le système européen, dont le Ministre de l’économie Greg Clark. David Prior, Ministre de la santé jusqu’en octobre dernier, a quant à lui déclaré qu’il serait « fantastique » que le Royaume-Uni reste membre de l’APEC – un statut qui favorise les investissements extérieurs.
D’aucuns ont avancé qu’un tel compromis n’est pas compatible avec les « lignes rouges » présentées par la Première ministre britannique Theresa May lors de la conférence du parti conservateur en octobre dernier. Mais pour certains membres du parti, ces lignes ont été rendues plus flexibles par le départ de Nick Timothy en juin dernier –le directeur de cabinet adjoint de Mme May, et un fervent partisan du Brexit dur.
Le plus gros obstacle reste toutefois l’agacement des 27 autres états membres. Michel Barnier, l’émissaire européen pour les négociations du Brexit, a déjà prévenu que Bruxelles n’accepterait pas que Londres choisisse quels aspects du marché unique elle pouvait garder et quels autres elle pouvait délaisser. Le gouvernement de Theresa May doit désormais décider de quels aspects intégrer à la négociation et si le prix (forcément élevé) à payer en retour en vaudra le coût.
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