Une bactérie naturellement présente dans le nez pourrait participer à la protection de l’organe contre les inflammations du sinus et les allergies. En effet Science Mag indique que des scientifiques néerlandais ont découvert que le lactobacille était dix fois plus présent chez les personnes saines que chez les patients souffrant d’inflammation chronique des sinus. D’après Sarah Lebeer qui a mené cette étude, le lactobacille évolue normalement dans des environnements à faible teneur en oxygène. Néanmoins une souche particulière présente dans le microbiome nasal dispose de gènes spéciaux dénommés catalases, qui neutralisent l’oxygène.
La scientifique espère que la confirmation de sa théorie permettra de développer des médicaments utilisant cette bactérie dans le soin d’inflammation des sinus ou de pathologies nasales. Cette avancée viendrait à point nommé dans un contexte où les agents pathogènes développent des résistances aux antibiotiques traditionnels. Pour le moment, les équipes du dr Lebeer ont développé un spray nasal contenant des lactobacilles qu’ils ont isolés. Ce spray a été testé sur des patients dont les microbiomes ont été colonisés sans effets secondaires notables.
“Ils (les lactobacilles, NDLR) semblent s’être adaptés à l’environnement” a affirmé la scientifique. Une analyse au microscope a révélé que le microbe dispose de flagelles qui lui permettent de s’accrocher à la surface interne de la narine. Les scientifiques estiment que ces flagelles s’attachent à des cellules réceptrices du nez et leur permettent de se refermer comme un piège, en présence d’allergènes ou de bactérie nuisible, renforçant donc l’immunité du corps humain. Cependant, au stade actuel des recherches, ceci n’est encore qu’une théorie.
Certains scientifiques par exemple doutent que le Lactobacille soit un microbe spécifique au microbiome nasal. En outre, explique Lebeer, la présence en grande quantité de Lactobacilles chez les personnes saines, ne constitue pas à elle seule, un indicateur suffisant pour justifier d’un rôle dans la protection contre les maladies. De surcroît, la théorie se heurte à la difficulté de réaliser des expériences sur des animaux comme les souris, dont le nez est très différent de celui des humains.