Les maladies chroniques pèsent de plus en plus sur le système de santé européen. Elles entrainent des recours plus fréquents aux services de soin et des dépenses de santé élevées, et de ce fait sont sont devenues un enjeu de premier plan pour les pouvoirs publics.
Les conditions de santé des européens se sont largement améliorées au cours des 15 dernières années, permettant une hausse de six ans de l’espérance de vie depuis 1990. S’il faut s’en réjouir, la Commission Européenne a attiré l’attention des gouvernements européens sur un autre enjeu majeur : la prévention des maladies chroniques. Dans le rapport bi-annuel “the State of Health in the EU”, elle tire la sonnette d’alarme.
L’OMS définit la gestion des maladies chroniques comme étant « le traitement continu d’un état au fil des mois ou des années. » Les maladies chroniques majeures – celles qui affectent au moins 50 personnes sur 100 000 – incluent les maladies cardiaques, les AVC, les cancers, les maladies respiratoires chroniques, le diabète, le SIDA et les maladies mentales. L’émergence de nombre d’entre elles est liée au vieillissement de la population, mais aussi à des comportements à risque aggravants comme la cigarette, de mauvaises habitudes alimentaires ou le manque d’exercice.
Ces maladies sont responsables de 87% des décès parmi les 28 pays membres de l’UE. Cependant, leur impact se ressent bien au-delà de la simple mortalité. L’étude de la Commission révèle ce ces maladies génèrent 80 % des dépenses de santé européennes. Et pourtant, seul 3% du budget des états membres sont dédiés à leur prévention. Cet écart couterait « environs 116 milliards d’euros tous les ans » d’après le rapport de l’Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé.
Ce texte met en garde : « l’Europe n’est globalement pas très efficace en ce qui concerne la prévention des risques. » Le nombre de personnes obèses, de fumeurs et la consommation d’alcool ont baissé lors des 15 dernières années. Toutefois, les pays européens ont toujours le taux de tabagisme et de consommation d’alcool les plus élevés du monde. « Mieux veut prémunir que guérir », souligne le commissaire européen sur la santé Vytenis Andriukaitis, avant d’ajouter « on est encore loin de la prévention ».
Un moyen d’améliorer ces résultats serait de taxer l’alcool, le tabac, les sodas et les aliments gras davantage. Mais il existe aussi des facteurs socio-économiques qui doivent être pris en compte. Une faible éducation entraîne par exemple souvent une mauvaise prévention des risques de santé. De plus, « dans la grande majorité de pays, l’appartenance à des catégories socio-professionnelles moins aisées s’accompagne d’une activité sportive insuffisante » explique le rapport.
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