
L’Union européenne ne protège pas assez ses citoyens contre la pollution de l’air selon un rapport de la Cour des comptes européenne.
L’Europe se fait à nouveau épingler sur la qualité de son air. C’est cette fois la Cour de comptes européenne qui met en garde sur la trop grande concentration de particules fines (PM2,5) dans l’air de nos villes. « Le lourd coût humain et économique de la pollution n’a pas encore suscité d’action appropriée à l’échelle de l’UE » déplore le rapport consacré à la pollution atmosphérique de la Cour, publié la 11 septembre dernier. « Au cours des dernières décennies, les politiques de l’UE ont contribué à faire diminuer les émissions, mais la qualité de l’air ne s’est pas améliorée au même rythme, et les effets sur la santé publique restent considérables » note Janusz Wojciechowski, responsable du rapport au sein de la Cour.
Pour rappel, les particules fines s’introduisent dans les voies respiratoires et provoques de multiples complications. Aussi, l’OMS recommande de ne pas dépasser 25 µg/m3. La pollution atmosphérique est aujourd’hui considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « le plus grand risque environnemental pour la santé des Européens », et pourtant l’Union piétine. « Les normes de qualité de l’air de l’UE ont été fixées il y a près de 20 ans, et les auditeurs ont observé que certaines d’entre elles sont à la fois nettement moins strictes que les lignes directrices de l’OMS et trop peu contraignantes au regard des dernières données scientifiques ».
La directive de 2008 a bien contribué à faire diminuer certaines émissions de polluants atmosphériques : – 89 % pour les émissions de d’oxyde de soufre entre 1990 et 2015, – 56 % d’émissions dioxyde d’azote, et – 26 % d’émissions de particules fines (PM2,5). Mais les normes mises en place par l’UE sont « nettement moins strictes que les lignes directrices de l’OMS » d’après le rapport. Et l’enjeu est de taille : les dépenses de santé liée aux effets de la pollution atmosphérique sur les citoyens habitant en Europe sont estimées entre 330 et 940 milliards d’euros par an.
Si la situation varie largement d’une ville et d’un état membre à l’autre, dans des pays comme la Bulgarie ou la Hongrie, le nombre moyen d’années en bonne santé perdues à cause de la pollution atmosphérique est plus important qu’en Chine ou en Inde. En outre, la Commission a noté que l’Allemagne, à la France et au Royaume-Uni ne respectaient pas les limites fixées pour les émissions de dioxyde d’azote (NO2). Les sages ont proposé une vingtaine de recommandations pour renforcer les dispositions de la directive sur la qualité de l’air ambiant, qui est actuellement évaluée sur les moyens éployés par les entreprises et non les résultats effectifs des mesures prises.