Avec une production de 31,2 milliards d’euros l’an dernier, l’Italie se place en tête des pays européens producteurs de médicaments – une place anciennement occupée par l’Allemagne.
Le secteur pharmaceutique prend ses marques en Italie. Fort d’une production industrielle de médicaments de 31,2 milliards d’euros, le pays est passé devant l’Allemagne en 2017 (30 milliards d’euros), devenant ainsi le premier producteur de l’Union européenne. Elle demeure toutefois derrière la Suisse, pays abritant les deux géants mondiaux Novartis et Roche (46,3 milliards d’euros en 2016 selon la fédération européenne Efpia).
En cinq ans, la production italienne a bondi de manière impressionnante, passant de 4,5 milliards d’euros en 1997 à 24,8 milliards aujourd’hui. « Cette forte augmentation est due à 100% à l’export. Nos produits partent dans le monde entier », explique à l’AFP le président de la fédération italienne du secteur, Farmindustria, Massimo Scaccabarozzi. Pour ce dernier, le succès s’appuie sur « une production de grande qualité avec des coûts très compétitifs, y compris par rapport à des pays où le coût de la main-d’œuvre est plus bas ».
« Nous y arrivons parce que nous avons une masse critique importante et une productivité par tête très élevée. Nous avons deux « plus » : la qualité des opérateurs, dont 90% sont diplômés de l’université, et des usines très modernes. Le 4.0, la transformation numérique est une réalité pour nous depuis plusieurs années », détaille-t-il. Ce dernier se félicite également de la « vraie stratégie industrielle » de Rome, qui vent devenir « un pôle pharmaceutique majeur ».
De fait, les entreprises du secteur – des groupes étrangers (qui représentent 60% de la production), comme le français Sanofi, l’allemand Merck KGaA, l’américain Pfizer ou le belge Janssen, mais aussi des italiens comme Menarini, Chiesi, Italfamarco ou Dompé – ont investi 2,8 milliards d’euros l’an passé : 1,3 milliard sur les sites de production et 1,5 milliard en recherche.
« 45% de la hausse de la production vient de la production de nouveaux médicaments », note M. Scaccabarozzi. Un chiffre encourageant, qui montre à la fois la solidité et la flexibilité de la production italienne. En créant des aides et incitations fiscales aux entreprises voulant se moderniser « l’Italie a démontré être un pays pro-innovation », conclut-il.