Afin de luter contre la baisse des taux de vaccination, risquant de faire réapparaitre des maladies depuis longtemps éradiquées sur le continent, le Parlement européen travaille sur une résolution incitant les gouvernements nationaux à fournir « plus d’informations » aux citoyens.
La législation européenne entourant les vaccinations est encore fracturée. Plusieurs pays ont un système basé sur l’obligation : la Belgique (un vaccin obligatoire), la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie, la Lettonie, Malte, la Slovaquie, la République tchèque (quatre vaccins obligatoires pour ces pays) et la Slovénie (neuf vaccins obligatoires) et la France, (onze vaccins obligatoires). Quinze États ont en revanche mis en place une simple recommandation : l’Autriche, Chypre, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, l’Irlande, l’Islande, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni et la Suède. En Allemagne, la vaccination est obligatoire afin de pouvoir inscrire un enfant à l’école.
En plus de cette disparité de législation, les cas de vaccinophobie se sont multipliés au cours des dernières années. Le désintérêt – voire la défiance – envers les vaccins n’est pas sans conséquences : l’Europe a enregistré 21 315 cas de rougeole, dont 35 mortels, en 2017, soit 400 % de plus qu’en 2016, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « C’est en Roumanie, en Italie et en Ukraine que l’on a signalé le plus grand nombre de personnes malades, soit respectivement 5 562, 5 006 et 4 767 », informe l’OMS. Seulement le risque dépasse ces seuls pays du fait du risque d’épidémie est renforcé par la liberté de circulation. Aussi, il est important de trouver quelles mesures sont susceptible d’empêcher le retour de maladies éradiquées en Europe.
C’est pourquoi la commission « environnement » du Parlement européen travaille actuellement sur une résolution sur « les réticences à la vaccination et la baisse du taux de vaccination en Europe ». Portée par le Parti populaire européen (PPE), coalition des droites et des centres d’inspiration libérale-conservatrice, elle sera votée lors d’une séance plénière du Parlement dans les prochains mois. « Tous les vaccins sont testés et ne posent aucun risque. Le problème est que beaucoup de citoyens ne sont pas au courant et, pour cela, nous voulons que des campagnes d’information soient lancées », estime Renate Sommer, porte-parole du PPE et l’une des co-rapporteurs de la résolution..
Pour elle, afin d’inverser la tendance il est crucial de « sensibiliser les citoyens et les gouvernements des États membres pour qu’ils informent davantage la population et pour qu’ils fassent tout leur possible pour détruire les mythes affirmant que les vaccins sont dangereux pour la santé ». L’Inserm souligne en effet qu’il est impossible de confirmer une relation entre l’obligation et les taux effectifs de couverture vaccinale des enfants en Europe. « Je pense que le principal problème est que la vaccination a été si efficace ces dernières années que les citoyens ont oublié les avantages des vaccins, nous devons donc le leur rappeler » conclut Renate Sommer. Il s’agirait donc éduquer plutôt que de punir.