Après la révélation de la vente massive de viande avariée par une entreprise polonaise, la France demande la mise en place d’une force d’inspection sanitaire européenne.
Après la révélation, de l’exportation en France de 800 kg de viande polonaise issue d’un abattage illégal (au total, quelques 7 tonnes ont été exportées dans treize pays membres de l’Union européenne –Allemagne, Espagne, Estonie, Finlande, France, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Suède), l’Europe est en émoi. Réagissant à ce scandale, la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau demande la création d’une « force européenne d’inspection sanitaire » pour mieux protéger les consommateurs.
« Nous demandons depuis longtemps une force d’inspection sanitaire : les Européens ont le droit de savoir ce qu’il y a dans leur assiette, la qualité de l’air qu’ils respirent et de l’eau qu’ils consomment. Parce que les produits circulent, il faut donner à l’Union européenne une responsabilité qu’elle n’a pas encore », estime la ministre française. « Aujourd’hui il n’y a pas assez d’Europe : ce sont les autorités sanitaires nationales qui ont la responsabilité de lutter contre les fraudes ». Pour autant, le européens bénéficient d’une protection relativement déjà élevée.
En 2013, on comptait pas moins de 40 000 scandales sanitaires en Chine contre 40 au sein de l’UE. « C’est l’espace le mieux protégé au monde, même s’il faut toujours être plus exigeant », explique la ministre. Selon cette dernière, le plus grand danger la dérégulation qu’appellent de leurs vœux les eurosceptiques. « C’est très exactement le sujet des [élections] européennes : pour qu’elle protège mieux les Européens, il y a des décisions à prendre et ça n’est pas en essayant de la détricoter, comme le dit Madame Le Pen, qu’on protégera mieux les Français », martèle Nathalie Loiseau.
De son côté, la Pologne essaie de rassurer après la révélation de cette vente massive de viande non contrôlée. « La viande en question ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs » d’après Varsovie. Pourtant, une équipe d’experts européens doit être dépêchée en Pologne la semaine prochaine pour évaluer la situation sur place.
Pour rappel, une viande avariée est un nid potentiel de bactéries et peut à ce titre entraîner des contaminations – le plus souvent aux salmonelles et aux staphylocoques. Si le sang est contaminé, le consommateur pourra même souffrir d’une septicémie (une infection généralisée lors e laquelle les bactéries sont relâchées de façon épisodique dans la circulation sanguine).
Rappelle le scandale des lasagnes au cheval en France en 2013, lors duquel des carcasses britanniques de chevaux, contaminées par un médicament interdit avaient été vendues à un sous-traitant du géant suédois Findus en France. Cette société faisait ses achats via une boîte postale belge et stockait sa viande dans un entrepôt frigorifique situé à Breda, aux Pays-Bas. Aussi, ce scandale avait déjà révélé au grand public la complexité du circuit commercial suivi par la viande en Europe.