A compter du 1er juillet, en vertu de la règlementation « parcs sans tabac », la consommation de cigarettes sera interdite dans l’ensemble des jardin publics de la ville de Strasbourg.
La ville de Strasbourg s’engage contre le tabagisme. En décidant de mettre en place une mesure, intitulée « Parcs sans tabac : Strasbourg engagée dans la lutte contre le tabagisme pour le bien-être de ses habitants », la capitale alsacienne a décidé de sortir la cigarette de ses espaces verts. Adopté lundi soir à l’unanimité du conseil strasbourgeois (42 voix pour, 0 contre, 0 abstention), ce nouveau règlement s’appliquera dans un premier temps aux six grands parcs de la ville avant d’être généralisé à tous les espaces verts de la ville.
Déjà en 2015, Strasbourg avait interdit la cigarette sur la totalité des aires de jeux pour enfants. La ville est en effet résolument engagée contre le tabagisme passif, en particulier chez les enfants. « Si on veut une génération de non-fumeurs, il faut que le tabac disparaisse des yeux des enfants », a estimé l’adjoint de la ville à la Santé, le Dr Alexandre Feltz, médecin spécialisé en addictologie. En plus de l’interdiction, la ville a recruté des « médiateurs santé-tabac, qui pendant le mois sans tabac en octobre iront à la rencontre des fumeurs, dans les parcs, espaces verts, pour les interroger, les accompagner », développe l’adjoint.
« J’espère qu’il y aura une émulation volontaire », a déclaré sur France Info la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. « Fumer dans les parcs pose deux problèmes : l’exposition des enfants à la vision des gens qui fument » ce qui « favorise l’entrée dans le tabagisme » estime la Ministre, et « la pollution, car les mégots sont une source de pollution invraisemblable ». Un seul mégot peut en effet contaminer jusqu’à 500 litres d’eau potable, qui deviennent impropre à la consommation. En avril dernier, des associations de protection de l’environnement avaient ramassé pas moins de 70 000 mégots dans la ville en seulement deux heures.
Sans surprise, la mesure a suscité la grogne des buralistes, qui dénoncent un règlement liberticide pour les fumeurs, dont l’efficacité n’est pas avérée. Pourtant, les études montrent que le taux de fumeurs est largement inférieur dans les pays ayant pris des mesures similaires : 19 % en Finlande et en Islande, 17 % au Royaume-Uni, 15 % dans certaines villes américaines comme Boston ou New-York. Pour ce qui est de Strasbourg, après une phase d’expérimentation en 2018, la Ville pourra commencer à verbaliser les fumeurs à partir de 2019, avec une amende d’un montant de 68 euros.