Une étude établit un lien entre l’exposition à des taux de pollution de l’air élevés durant la grossesse et un poids faible du bébé à la naissance.
Une nouvelle étude publiée le 5 décembre 2017 s’est penchée sur les effets de la pollution de l’air ainsi que la pollution sonore sur la santé et le bien être des enfants à naître. Elle conclut d’un lien avéré entre l’exposition à la pollution liée au trafic automobile et le poids des nouveau-nés. L’équipe, supervisée par l’Imperial College London a étudié les registres de naissance de plus de 540,000 nourrissons dans l’agglomération londonienne entre 2006 et 2010. Ils ont ensuite croisé ces données avec les niveaux de pollution dans l’air (dioxyde d’azote, oxyde d’azote et particules fines PM2.5).
« Notre étude montre qu’une faible mais non négligeable proportion d’enfants sont nés en sous-poids à Londres du fait de l’exposition à la pollution de l’air durant la grossesse, tout particulièrement les particules fines générées par la circulation routière », explique le docteur Mireille Toledano, qui a dirigé cette étude.
L’article reprenant ces résultats, publié dans le British Medical Journal, souligne que l’exposition à la pollution de l’air – tout particulièrement les particules fines – augmente de 2 à 6% les chances d’avoir un enfant en sous-poids à la naissance. Elles augment aussi d’1 à 3% les chances d’avoir un enfant petit par rapport à son âge gestationnel. Plus globalement, chaque augmentation de 5 microgrammes de particules par centimètre cube d’air augmente le risque d’un sous-poids de 15%. L’étude n’a en revanche pas trouvé de lien entre la taille des enfants à naître et la pollution sonore.
Aujourd’hui, environs 2 milliards d’enfants – soit 90% des enfants – sont exposés à des niveaux de pollution supérieurs au seuil de l’Oms (10 microgrammes pas centimètre cube). « Il est inacceptable que des facteurs ayant un effet adverse sur leur bébé échappent totalement au contrôle des femmes », s’indigne Mireille Toledano. « On pourrait protéger 90% des enfants nés en sous-poids à Londres, mais les limites [de pollution] actuelles ne protègent pas les femmes enceintes, et elles ne protègent pas leurs bébés. »
Dans le monde, plus de 20 millions de bébé naissent tous les ans avec un poids insuffisant – moins de 2,5 kilogrammes. Cela peut causer des complications de santé comme des difficultés respiratoires, des défenses immunitaires faibles ou un taux de glycémie faible. « Cette étude devrait mobiliser les gouvernements afin de mettre en place des politiques environnementales susceptibles réduire les niveaux de pollution et préserver la santé des nouveau-nés », a réagi le docteur Patrick O’Brien, porte-parole du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists.
This post is also available in: EN (EN)