Une technique d’IRM (imagerie par résonance magnétique) permettrait de prédire les chances et la date de sortie du coma d’un patient.
Une avancée médicale vient aider à répondre à une des grandes questions de la médecine : faut-il continuer à prodiguer des soins à une personne durablement dans le coma ? Les tests visant à déterminer les chances de récupération (Glasgow coma scale, EEG…) sont assez peu précis. Pourtant, selon les résultats d’une étude publiée dans la revue médicale Lancet Neurology, un nouveau type d’imagerie médicale l’IRM type « Brain Diffusion Tensor Imaging », permettrait de déterminer si la personne va se réveiller ou non, et dans combien de temps.
L’étude menée par une équipe de chercheurs belges, italiens et français s’est penchée sur des patints dans le coma après un arrêt cardiaque. Elle a porté sur environ 200 patients adultes dans le coma depuis plus de sept jours pour cette raison, et a été menée dans 14 centres dans les trois pays. Les scientifiques ont utilisé une technique d’IRM (imagerie par résonance magnétique) pour mesurer le mouvement de l’eau dans la substance blanche du cerveau – la partie qui contient les connexions neuronales.
« Ces connexions sont les routes de l’information du cerveau », expliqua le Pr Steven Laureys, du Coma Science Group de Liège (Belgique), co-auteur de l’étude. « Nous avons fait, grâce à l’IRM, une cartographie de la substance blanche. La machine a pris des photos pour voir si les connexions neuronales étaient absentes ou encore présentes. » Leur activité permet d’accèder à de prcieuses informations sur l’état du patient.
Les chercheurs se sont intéressés au comportement des molécules d’eau le long de l’axone (le prolongement du corps neuronal). « Lorsque la communication est normale, les molécules d’eau allaient toutes dans le même sens le long de l‘axone. Sinon, leurs mouvements étaient désorganisés », explique l’étude. En outre, le degré de désorganisation de ce mouvement permet d’établir des seuils permettant de pronostiquer les chances de réveil des patients au bout de six mois.
« Au-dessus d’un certain seuil, on est certain que ça ira ; au-dessous, on est certain que ça n’ira pas. Dans la zone grise, il faut attendre » d’après le professeur Louis Puybasset, chef du département d’anesthésie-réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, a piloté cette étude. « Cette technique peut être utilisée dans les comas qui font suite à un traumatisme crânien ou à une rupture d’anévrisme, ou même à un hématome intracérébral ».
« Cette technique est supérieure à tous les autres tests utilisés à ce jour », a commenté l’AP-HP dans un communiqué publié jeudi, en soulignant que ces résultats demandent maintenant « à être confirmés par des essais à grande échelle ».