Des chercheurs britanniques ont identifié une mutation génétique favorisant l’obésité sévère. Cela ouvre la porte à une potentielle thérapie génique afin de combattre l’épidémie de surpoids que nous traversons.
L’obésité – une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé (OMS) – est un problème de premier ordre. En 2016, plus de 650 millions d’adultes et 381 millions d’enfants étaient obèses. Le problème a pris en ampleur au cours de décennies si bien qu’aujourd’hui, à l’échelle mondiale, le nombre de cas d’obésité a triplé depuis 1975. Plus inquiétant encore, la prévalence d’obésité chez les enfants âgés de 5 à 19 ans a augmenté de façon spectaculaire, passant d’à peine 4% en 1975 à un peu plus de 18% en 2016.
Cette épidémie est principalement liée à des facteurs non génétiques, par exemple l’accès pratiquement illimité à de la nourriture riche en calories et « des vies de plus en plus sédentaires ». Toutes les personnes exposées à ces facteurs ne deviennent pas pour autant obèses. Le surpoids n’est donc pas qu’une affaire de gourmandise. C’est pourquoi la recherche s’est intéressée aux facteurs génétiques susceptibles de provoquer l’obésité.
Une étude publiée dans la revue Nature Genetics le 8 janvier dernier a ainsi fait le lien entre l’obésité et une mutation génétique. L’équipe de chercheurs, travaillant pour l’Imperial College de Londres ont ainsi étudié des enfants dans un communauté du Pakistan – elle a été choisi pour ses forts taux de consanguinité. Ainsi, les mutations génétiques sont davantage traçables dans les familles.
En outre, des études précédentes avaient établi que 30% des enfants obèses dans le pays avaient une connexion – et que l’affaire était donc, au moins en partie, héréditaire. Les travaux des britanniques ont toutefois réussi à identifier une mutation génétique commune aux cas d’obésité. Elle affecte le gène Adenyl Cyclase 3” (ADCY3). Ce gène produit une enzyme dont le rôle est lié à la gestion de plusieurs fonctions biologiques, dont l’appétit. La mutation observée altère son fonctionnement, facilitant un comportement propice à la prise de poids.
Les chercheurs ont ajouté leurs trouvailles à un programme nommé GeneMatcher – qui les a connectés avec des chercheurs danois et néerlandais, qui travaillaient sur le même gène. Le Professor Froguel, qui dirigeait ces recherches, a noté que la mise en commun de leurs résultats pourrait permettre de développer un traitement pour réguler l’activité de ce gène.
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