L’agromine pourrait avoir un futur prometteur dans l’après-covid-19 plus responsable demandé par plus d’un. Le concept consiste en effet à planter sur les terres disposant de ressources minérales ou contaminées par des métaux, un type particulier de végétaux. Ces derniers sont en effet capables d’absorber le minéral contenu dans le sol et de le stocker dans leurs feuilles.
Le premier atout de ce procédé est de permettre l’exploitation de sols impropres à la plupart des cultures en raison de leur richesse extrême en métaux tels que le nickel, le plomb ou de cadmium, par exemple. En outre, il rend possible, à terme, la détoxification des terres, ainsi que la production des métaux. Cette extraction se fait par la combustion des plantes récoltées, qui produit de l’énergie et des cendres dont on extrait le minéral par traitement chimique.
Cette dernière possibilité a été développée dans les années 2000, même si l’existence des plantes capables de pousser sur ces sols toxiques est connue depuis le 19ème siècle. « Jusqu’à présent, on considérait seulement l’aspect de dépollution des sols, mais maintenant, avec l’agromine, on peut aussi valoriser le minerai. C’est ainsi qu’on peut extraire jusqu’à 100 kg de nickel par hectare de culture d’Alyssum murale. C’est moins que les quantités extraites par les procédés miniers classiques, mais on évite la dégradation des sols et la pollution des eaux liées à ces procédés », affirmé Jean-Louis Morel, du Laboratoire Sols et Environnement de centre INRAE Grand-Est-Nancy.
Si cette chaine de production en cours de développement peut être appliquée à plusieurs métaux, elle n’est cependant pas destinée à se substituer aux activités minières classiques. Elle constitue cependant une option viable pour une exploitation plus respectueuse de l’environnement des gisements à faible teneur.
Le procédé s’inscrit également dans l’économie circulaire. L’énergie produite lors de la combustion des plantes peut être utilisée pour la production électrique ou le chauffage. Le reste des cendres obtenu après extraction du minerai peut être utilisé comme fertilisant des nouvelles cultures. Des discussions sont actuellement en cours au Parlement français pour intégrer le procédé dans le cadre de la loi sur l’économie circulaire.
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