Une équipe de chercheurs britanniques et kenyans vient de découvrir un microbe susceptible d’immuniser contre le paludisme. Le Microsporidia MB vit dans les intestins et les organes génitaux des insectes. Les chercheurs ont découvert que tous les moustiques qui ont ce microbe n’abritent pas le parasite de la malaria.
Des études réalisées en laboratoire ont confirmé qu’il protégeait contre la malaria. « C’est une sacrée surprise. Les données que nous avons jusqu’à présent suggèrent qu’il s’agit d’un blocage à 100%, c’est un blocage très notable de la malaria », a confié à BBC, le docteur Jeremy Herren.
A ce stade, les chercheurs n’ont pas encore découvert le mécanisme par lequel le microbe, qui est très proche de la famille des champignons prévient contre le paludisme. L’une des hypothèses est qu’il renforce le système immunitaire du moustique qui est plus apte à lutter contre les infections. Une autre supposition est qu’il modifie profondément le métabolisme de l’insecte qui devient inhospitalier pour le parasite du paludisme.
Les chercheurs se penchent désormais sur la compréhension du processus de propagation du Microsporidia MB. Des tests complémentaires seront faits sur les moustiques au Kenya, l’idée étant d’arriver à propager le microbe au sein des populations de moustiques.
Les scientifiques estiment en effet qu’il suffit que 40 % des moustiques d’une région soit infecté par les microsporodies pour lutter efficacement contre la maladie. Cette dernière se transmet à l’état naturel des femelles à leur progéniture et entre moustiques adultes. Les chercheurs envisagent donc d’infecter en laboratoire des moustiques mâles qui, une fois relâchés, iraient infecter les femelles. Une autre option serait de libérer en masse les spores formées par les microsporidies afin d’en infecter les moustiques.
Ce concept de contrôle des maladies par les microbes a déjà été utilisé pour réduire la propagation de la dengue par les moustiques.