Alors que l’Europe s’apprête à prendre des mesures majeures en matière de politique climatique, un consensus semble apparaitre autour d’engagements ambitieux.
A Luxembourg ce lundi 11 juin, les ministres de l’environnement et de l’énergie européens se retrouvent pour finaliser leur position sur trois lois sur les énergies propres – la directive sur les énergies renouvelables, la directive sur l’efficacité énergétique et le règlement sur la gouvernance de l’Union de l’énergie. Cette réunion s’inscrit dans un contexte particulièrement encourageant d’après Roland Joebstl, un responsable du Bureau européen de l’environnement (BEE), qui a noté un « nouvel élan » qui permettrait « un grand pas vers une véritable action climatique ».
« Nous avons l’intention d’augmenter l’ambition sur le climat et la vitesse de la transition énergétique » a annoncé Teresa Ribera, la nouvelle ministre de l’Énergie et de l’Environnement espagnole. Pour rappel, le 8 mai dernier, l’Espagne avait été le seul pays à s’opposer à un taux d’efficacité énergétique supérieur à 30 %. En amont de la réunion des ministres européens, Luigi Di Maio, le ministre de l’Énergie italien issu du mouvement 5 étoiles, s’est aligné sur la demande de son parti d’instaurer un objectif contraignant de 35 % pour les énergies renouvelables.
Ces récents engagements font écho aux appels des Pays-Bas, où le Parlement a voté une résolution le 7 juin en faveur d’un objectif de 33 % pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. « Les Pays-Bas étaient déjà clairs sur leur plus grande ambition en matière de réduction des gaz à effet de serre et le parlement néerlandais a aussi donné son feu vert pour viser 33 % » a souligné Joebstl. Ils s’alignent également avec les appels de Zhecho Stankov, vice-ministre de l’Énergie de Bulgarie.
Sofia, qui occupe la présidence tournante du Conseil de l’Europe, n’a en effet pas fait de secret sur son ambition en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. De même, la Commission européenne pousse pour un engagement fort, en s’appuyant sur une modélisation qui prévoit que 33 % d’énergies renouvelables équivaudrait à une réduction globale de 46 % des gaz à effet de serre d’ici 2030, soit nettement plus que l’objectif de 40 % convenu par les dirigeants de l’UE en 2014.
« Il est possible d’aller plus loin – jusqu’à environ 50 % – si l’on suppose un déploiement rapide des véhicules électriques et une action nationale pour l’élimination progressive du charbon », a plaidé Roland Joebstl. « L’Allemagne n’est toujours pas sortie de sa cachette sur les objectifs en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique », a-t-il précisé.