
Une équipe de chercheurs du Royaume-Uni a étudié la gestuelle des bonobos et son rôle dans la communication entre congénères. Ils ont découvert que ces derniers partagent une large majorité de gestes avec les chimpanzés.
Une étude parue le 27 février 2018 dans la revue Plos Biology, menée par des chercheurs de l’Université de St Andrew, au Royaume-Uni a étudié l’utilisation du langage des signes chez les bonobos. L’équipe a découvert que ces signes sont identiques à environ 90% avec ceux employés par les chimpanzés.
Les chercheurs ont d’abord défini la signification de plusieurs gestes bonobo en examinant la réaction qu’il suscite et si le bonobo qui a fait un geste était satisfait de la réaction – une technique nommée l’Apparently Satisfaction Outcome, soit le « résultat apparemment satisfaisant ». Si le premier bonobo arrête de faire des gestes, ils estimaient que la réaction du deuxième bonobo était la bonne.
Au terme de nombreuses observations, ils ont pu définir la signification de 33 types de gestes chez les bonobos et les comparer aux significations gestuelles déjà connues des chimpanzés. L’étude a conclu que 50% des gestes des bonobos ont une seule signification précise tandis que la seconde est plus ambigüe et demande parfois des ajustements.
L’étude a ainsi découvert que les Bonobos et les chimpanzés « ne partagent pas seulement la forme physique des gestes mais aussi bon nombre de leurs significations », indique l’étude. « Les bonobos et les chimpanzés peuvent, en principe, comprendre les gestes les uns des autres. Cependant, de nouvelles études sont nécessaires pour déterminer comment les gestes et leurs significations sont acquis ».
Les deux espèces ont divergé d’un ancêtre commun il y a 1,5 à 2 millions d’années et ont vécu dans des parties distinctes de l’Afrique tropicale, physiquement séparées par le fleuve Congo. On estime qu’environ 1% des gènes des chimpanzés proviennent des bonobos.
« Le chevauchement des significations gestuelles entre les bonobos et les chimpanzés est assez important et peut indiquer que les gestes sont biologiquement hérités », d’après le Dr Kirsty Graham, chercheuse associée au Département de psychologie de l’Université de York. « Nous espérons à l’avenir en apprendre davantage sur la façon dont les gestes se développent tout au long de la vie des grands singes. Nous commençons aussi à examiner si les humains partagent ces gestes de grands singes et comprennent les significations gestuelles. »