Des scientifiques sud-africains ont découvert des composés chimiques qui pourraient potentiellement être utilisés, afin de créer une nouvelle gamme de médicaments antipaludiques. Ceux-ci seraient capables de tuer le parasite responsable de la maladie à son stade infectieux, contrairement à la plupart des médicaments existants.
La recherche est menée par des chercheurs de l’Université de Pretoria. Publiée dans la revue Nature Communications cette semaine, elle révèle que des composés chimiques soumis à des essais pour le traitement de la tuberculose et du cancer (l’inhibiteur JmjC ML324 et le candidat clinique antituberculeux SQ109) peuvent tuer la maladie. Ils neutraliseraient le parasite à son stade de transmission.
« Notre innovation consistait à trouver des composés capables de bloquer les stades transmissibles et si nous sommes capables de le faire, nous arrêtons la propagation du paludisme », a expliqué à Reuters Lyn-Marie Birkholtz, titulaire de la Chaire de recherche en lutte durable contre le paludisme et professeur de biochimie. « Si nous pouvons développer ces composés … alors nous avons un nouvel outil supplémentaire que nous pouvons utiliser pour éliminer le paludisme », a-t-elle poursuivi.
La plupart des médicaments tuent le paludisme lorsqu’il s’installe dans le foie ou après qu’il ait infecté les globules rouges, mais ne peuvent pas le combattre dès que le parasite est libéré des cellules, c’est-à-dire lorsqu’il devient transmissible par les piqûres de moustiques.
A l’heure actuelle, le seul médicament qui peut avoir un effet pendant la phase de transmission est la primaquine. Toutefois, son utilisation est très peu répandue, en raison des effets secondaires préoccupants qu’elle peut entraîner.
En attendant, plusieurs tests devront encore être effectués avant que les composés découverts lors de l’étude, puissent être approuvés en tant que traitement antipaludique.