Avis au lecteur pressé : non il n’y a pas d’erreur dans le titre, si vous n’avez le temps de lire en détail, rendez-vous au dernier paragraphe
– la rédaction
La présentation récente du plan anti-pollution du gouvernement français a été l’occasion pour beaucoup de medias de rappeler un chiffre impressionnant : la pollution de l’air par les particules fines causerait 48 000 morts par an en France. Malgré son caractère surprenant (cela signifie que 9% environ des décès seraient provoqués par la pollution), ce chiffrage a fait l’objet de peu de réserves dans la presse, et encore moins dans les milieux politiques (Anne Hidalgo avait déjà employé cet argument en 2017 pour le plan anti-pollution de la Ville de Paris). Il est vrai qu’il provient d’une source peu soupçonnable, puisqu’il s’agit d’un rapport de l’Agence Santé Publique France (SPF)[i], qui a évalué le nombre de décès prématurés attribuables en France aux particules PM 2,5 (particules de rayon inférieur ou égal à 2,5 micromètres), en utilisant un nouveau modèle mathématique, qui repose sur une carte de la pollution de l’air spatialisée sur l’ensemble du territoire français, à l’échelle des communes. Mais ce chiffre de 48 000 morts peut-il être pris comme base de réflexion sans précaution ? Et que mesure-t-il exactement ? Une lecture attentive du rapport SPF révèle bien des surprises…
Une fourchette d’incertitude entre 11 et 48 000 morts !
La première précaution à prendre (la seule mentionnée dans le communiqué de presse de SPF, et donc la seule reprise parfois par quelques medias plus vigilants que les autres) est de noter que 48 000 n’est que le haut d’une fourchette d’incertitude particulièrement béante. En effet, le nombre de décès prématurés calculés par le modèle de SPF varie très fortement en fonction du niveau de base de pollution considéré comme « normal » : de 48 000 décès annuels si on prend comme référence les parties du territoire français les moins polluées…à 11 décès si on prend comme référence le seuil de particules fines recommandé par l’Union Européenne ! Il est toutefois évident que SPF privilégie très clairement l’interprétation maximaliste de 48 000 décès, et c’est d’ailleurs le seul chiffre qu’ont cité la plupart des journaux qui ont rendu compte de cette publication. Même si SPF ne l’exprime pas très explicitement, cela revient donc à critiquer sévèrement les normes actuelles sur la pollution de l’air. L’INVS (organisme désormais intégré dans SPF) avait d’ailleurs déjà remis en cause ces normes dans une étude précédente, qui portait sur les mortalités à court terme causées par les pics de pollution[ii]… en oubliant au passage ses propres travaux sur les effets de la canicule (les effets à court terme de la pollution ont une fâcheuse tendance à ne se manifester que pendant les pics de pollutions estivaux, et non en hiver[iii]).
Un résultat purement théorique, présenté comme une vérité établie
Sur un sujet aussi grave, il paraît donc nécessaire d’examiner avec la plus grande attention les arguments et la méthode employée par SPF. De ce point de vue, le rapport présente des lacunes pour le moins surprenantes :
- Il ne contient AUCUN résultat de validation du modèle utilisé, c’est-à-dire aucune comparaison entre les mortalités calculées par leur modèle dans chaque commune, et les mortalités réellement enregistrées. Quand les auteurs nous affirment que leur modèle correspond bien à la réalité, nous sommes donc obligés de les croire sur parole.
- Ce calcul repose sur l’application d’un risque relatif (RR), qui définit la relation entre la mortalité et la concentration en particules fines de l’air. Dans les publications habituelles sur ce sujet, ce RR est calculé statistiquement, par le croisement entre un jeu de données sur la mortalité, et des données sur la pollution couvrant la même zone géographique. Ce n’est pas la méthode suivie par SPF, qui dans ce rapport a calculé les mortalités directement à partir de sa carte spatialisée de la pollution, avec un RR choisi par les auteurs. Ce choix méthodologique est d’autant plus audacieux que la valeur retenue est très élevée par rapport aux références bibliographiques existantes : RR=1,15 pour une augmentation de 10 μg/m3, soit plus du double des valeurs retenues par les méta-analyses précédentes que les auteurs citent dans leur bibliographie (0,6 et 0,7). La seule justification à ce choix surprenant est que cette valeur a déjà été observée en France (par les mêmes auteurs de SPF, on n’est jamais mieux servi que par soi-même…). Pourquoi pas, mais on aimerait quand même bien connaître la valeur du RR qui aurait été obtenue directement à partir des données de mortalité réelle à l’échelle de la commune. Là encore, un élément essentiel de validation du modèle de SPF manque dans le rapport.
- Pour faire bonne figure sur le plan scientifique, les auteurs montrent des résultats d’une analyse de sensibilité, ce qui permet théoriquement d’évaluer la robustesse des prévisions du modèle, en fonction de l’incertitude sur ses données d’entrée. Malheureusement, cette analyse ne porte que sur des paramètres relativement secondaires, et esquive la question essentielle, liée au point précédent : quelle est l’effet de l’incertitude sur le Risque Relatif, dans l’estimation du nombre de mort prématurées ? On aimerait par exemple bien savoir ce que seraient devenus les résultats, si SPF avait retenu un RR plus classique de 0,6 ou 0,7.
Pollution de l’air contre huile d’olive
De ce fait, la discussion des résultats occulte complètement les véritables questions scientifiques posées par la méthode employée. Le modèle statistique utilisé, tout comme les études précédentes sur lesquelles il s’appuie, calcule des corrélations géographiques entre la mortalité (toutes causes non accidentelles confondues) et le niveau de pollution de l’air. Or ce type de corrélations est susceptible d’être affecté par des facteurs de confusion évidents, mais difficiles à corriger :
- L’espérance de vie est fortement corrélée à la catégorie socioprofessionnelle. Or dans les grandes villes, les personnes les plus aisées habitent rarement les quartiers les plus pollués. Il y a donc là un biais potentiel évident, en particulier quand on travaille à l’échelle de la commune sur de grandes agglomérations.
- A l’échelle d’un pays, les zones les moins polluées sont bien sûr des zones rurales, avec des démographies, et des modes de vie et d’alimentation, nettement distincts de ceux de populations urbaines. Il est donc hasardeux de comparer leur niveau de mortalité à celui des villes polluées. De plus, dans le cas de la France, ce type de comparaison à grande échelle géographique est compliqué par des inégalités régionales d’espérance de vie, constatées depuis longtemps par les démographes[iv]. On note en particulier un gradient Nord-Sud d’espérance de vie, qui est généralement expliqué par les bienfaits du régime alimentaire méditerranéen. Or ce gradient Nord-Sud s’observe aussi pour la concentration de PM 2,5. Par conséquent, l’effet de l’alimentation, s’il existe bien, pourrait être un facteur de confusion avec l’effet de la pollution, mais cette question n’est absolument pas abordée par SPF. Ce serait pourtant nécessaire : l’effet sur l’espérance de vie qu’ils attribuent à la pollution (3 à 4,5 ans d’écart entre les zones les plus et les moins polluées) expliquerait à lui seul la différence entre les départements où l’espérance de vie est la plus basse et ceux où elle est la plus haute. Comme l’effet supposé de l’alimentation irait globalement dans le même sens, et devrait donc s’ajouter à celui des PM 2,5, il y a forcément un des deux effets qui est imaginaire… ou bien les deux existent mais sont tous deux surestimés !
Fig 1 : A gauche, carte de l’espérance de vie à la naissance selon les départements (Données INED), à droite le gain d’espérance de vie en absence de pollution (Modèle de Santé Publique France). Les deux cartes présentent des similitudes quand on les regarde à très grande échelle (Comparaison entre le Nord et l’Est, fortement pollués, et à faible espérance de vie, et les zones montagneuses du Sud la France). Comme le gain d’espérance de vie calculé par SPF est du même ordre de grandeur que les écarts d’espérance de vie effectivement constatés entre départements, cela signifierait donc que la pollution explique à elle seule la majeure partie des hétérogénéités régionales de mortalité observées en France. C’est bien sûr possible, mais quand même assez surprenant, d’autant plus que d’autres causes sont souvent invoquées pour ces hétérogénéités, comme l’effet favorable du régime méditerranéen. Pour valider cette hypothèse de l’effet dominant des PM 2,5 sur la mortalité, il serait donc très intéressant de vérifier l’accord entre mortalité et pollution à des échelles géographiques plus fines. Par exemple, si le « couloir de surmortalité » de la vallée du Rhône calculé par le modèle SPF s’observe bien dans les statistiques de mortalité par commune, ce serait un argument décisif pour lever tous les doutes sur l’effet des PM sur la mortalité. Malheureusement, les auteurs ne fournissent aucun résultat de validation de leur modèle.
A ces problèmes de fond s’ajoutent des problèmes de forme gênants pour une publication scientifique :
- Les auteurs se félicitent à plusieurs reprises de ce que leurs résultats soient cohérents avec les études précédentes, comme si cela confirmait la justesse de ses travaux. Cela n’a pourtant rien d’étonnant, puisque les résultats présentés sont simplement les simulations d’un modèle basé justement sur ces enquêtes antérieures, et non validé sur des données réelles de terrain. Leur discours, selon lequel leur étude confirmerait les évaluations précédentes des effets sanitaires de la pollution, est donc parfaitement tautologique : leur modèle ne confirme en rien les résultats précédents, il les applique simplement à une échelle géographique nouvelle
- Ils emploient plusieurs fois le terme de morts évitables, ce qui est un abus de langage alarmiste, puisqu’il faudrait parler plutôt de morts prématurées. Le terme de mort évitable serait acceptable pour une maladie très rare en l’absence du facteur environnemental incriminé (du type cancer de la plèvre pour l’amiante), mais absolument pas dans le cas présent.
38 000 morts dans le monde, dont 48 000 en France ?
Dans son argumentation, cette étude de SPF penche donc dangereusement vers la pseudoscience. La présentation embrouillée laisse croire que les mortalités invoquées ont été calculées à partir des données de mortalité réelles, alors qu’en fait il s’agit de simulations théoriques faites par un modèle non validé, et dont les facteurs de confusion potentiels, pourtant évidents, ne sont absolument pas étudiés. Il faut noter que les anomalies méthodologiques que nous avons relevées ne sont pas toutes de la responsabilité des auteurs : ils ont suivi dans leurs grandes lignes les recommandations de l’OMS, qui considère l’effet des particules fines sur la santé comme démontré. Certes, les études sur lesquelles s’appuient ce consensus donnent des résultats cohérents, mais cela n’a rien d’étonnant puisqu’elles utilisent toutes peu ou prou la même méthode. Avant cette publication, plusieurs autres travaux, moins finement spatialisés, mais reposant sur les mêmes méthodes, avaient déjà obtenu des résultats de l’ordre de 40 000 décès prématurés par an en France. Cette estimation a donc fini par s’imposer, malgré son caractère surprenant (l’attribution de 9% des décès à pollution en moyenne nationale, jusqu’à 13% dans les grandes villes). Elle implique que la pollution serait le déterminant majeur des inégalités géographiques d’espérance de vie en France, ce qui est contradictoire avec les autres explications considérées aussi comme bien démontrées, l’effet de la catégorie socio-professionnelle, et celui du régime alimentaire méditerranéen. Avec sa spatialisation fine de la distribution des PM 2,5 à l’échelle de la commune, le nouveau modèle de SPF pourrait être un excellent outil pour vérifier la cohérence de l’ « hypothèse pollution » à toute échelle géographique. On note en particulier que, si le gradient Nord/Sud de particules coïncide assez bien avec le gradient d’espérance de vie, ce n’est pas le cas de leur distribution Est-Ouest. Une validation du modèle, dans les secteurs de discordance entre densité de particules fines et espérance de vie serait donc passionnante. Une occasion manquée (pour l’instant ?), puisque les auteurs se sont contentés d’utiliser leur modèle pour spatialiser plus finement des mortalités, qui ont été calculées avec des paramètres validés dans des modèles différents.
La question n’est pas de dire ici si ce chiffre de 48 000 morts par an dus aux PM 2,5 est juste ou non, puisque le rapport ne fournit pas les éléments nécessaires pour en juger. Aucun effort n’est fait pour redresser l’effet des PM 2,5 d’un effet pourtant considéré comme tout aussi scientifiquement démontré, celui du régime alimentaire. C’est comme si SPF faisait des études épidémiologiques sur le cancer du poumon, sans redresser les résultats en fonction de la consommation de tabac. Tout se passe donc comme si la mortalité chronique due aux PM 2,5 est devenu un dogme, que les spécialistes de la pollution ne cherchent plus à vérifier. Pourtant, même les tenants de cette hypothèse montrent qu’il reste bien des choses à éclaircir. Au même moment, un article paru dans Nature a chiffré les décès dus aux PM 2,5 et aux NOx[i] à 38 000/an dans le monde, dont 28 000 dans l’Union Européenne… à comparer aux 48 000 pour la France seule, et les PM 2,5 seules, calculés par SPF ! Cherchez l’erreur… ou les erreurs ?
Qui veut noyer son chien…
En résumé, ce chiffrage de 48 000 morts :
- Est la fourchette haute d’un intervalle dont la fourchette basse est de … 11
- Provient d’un modèle statistique purement théorique :
- avec un choix méthodologique inhabituel (risque relatif choisi a priori par les auteurs, et non calculé à partir des données réelles de mortalité)
- dont les auteurs ne présentent aucun élément de comparaison avec la réalité du terrain
- revient à attribuer à la pollution de l’air l’intégralité du différentiel d’espérance de vie connu depuis longtemps entre le Nord et le Sud de la France, expliqué habituellement par le régime alimentaire : c’est bien sûr possible, mais cela mériterait d’être argumenté (alors que ce « léger détail » n’est même pas évoqué dans le rapport de SPF)
Rien de tout cela n’est vraiment rédhibitoire d’un point de vue scientifique, mais cela montre bien que ces fameux 48 000 morts ne relèvent à ce stade que d’une combinaison d’hypothèses audacieuses, qui auraient bien besoin d’être démontrées. Nous sommes ici dans le domaine de la spéculation théorique, et non dans le chiffrage d’un phénomène solidement démontré sur le terrain : une posture légitime pour des chercheurs (à condition qu’ils passent ensuite à la validation de leurs hypothèses…), mais plus surprenante pour une agence d’évaluation sanitaire, censée s’appuyer sur des méthodologies éprouvées… et validées au niveau international ! Et justement, c’est si on l’appliquait à l’international que le modèle SPF prendrait toute sa saveur. Nous avons vu qu’au niveau national, ce modèle estime que les particules fines seraient responsables de 9% des décès sur la France entière, campagnes comprises. Par curiosité, on aimerait savoir à quel pourcentage de la mortalité ce modèle arriverait pour une ville comme Pékin, incomparablement plus polluée que les pires villes françaises : 80, 150% ? De même, SPF affirme sans trembler que le nombre de décès en excès, causés par la pollution, serait de 48 000 si on prend comme référence les régions françaises sans pollution anthropique, et de 11 si on prend comme référence le seuil européen de 25 μg de PM2,5/m3 d’air. Cela revient à dire que la norme européenne sous-estime d’un facteur supérieur à 4000 le nombre de victimes de la pollution. Pourquoi pas ? Mais cela mériterait aussi une validation à l’international, sauf si on suppose que les Français sont un peuple particulièrement sensible à la pollution.
La prudence scientifique la plus élémentaire aurait donc conseillé de ne pas publier une hypothèse aussi audacieuse, sans fournir de comparaisons avec les données de mortalité réelle par commune, et sans avoir testé sa plausibilité dans d’autres pays que la France. Mais quand une hypothèse répond si bien aux préoccupations politiques du moment, il est parfois difficile d’attendre…
Fig. 2 : le rapport de Santé Publique Française, à l’origine du chiffre des 48 000 victimes annuelles de la pollution de l’air en France, est sorti un mois après un article de la prestigieuse revue Nature, qui tentait la même évaluation à l’échelle mondiale. La presse écologiste militante a largement relayé ces deux publications, sans jamais relever leurs contradictions évidentes :
- D’un côté, une estimation de 38 000 victimes chaque année des particules fines PM 2,5 et des oxydes d’azote, à l’échelle mondiale, en incluant donc les centaines de millions d’habitants des métropoles des pays émergents
- De l’autre, une estimation de 48 000 victimes pour les PM 2,5 seules, à l’échelle des 66 millions de Français, avec des niveaux de pollution aérienne pourtant nettement inférieurs.
[i] http://invs.santepubliquefrance.fr//Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2016/Impacts-de-l-exposition-chronique-aux-particules-fines-sur-la-mortalite-en-France-continentale-et-analyse-des-gains-en-sante-de-plusieurs-scenarios-de-reduction-de-la-pollution-atmospherique
[ii] http://invs.santepubliquefrance.fr//beh/2015/1-2/pdf/2015_1-2_3.pdf
[iii] : http://www.forumphyto.fr/2016/06/13/la-peche-aux-alphas-niveau-expert-quand-les-particules-fines-nous-enfument/
[iv] https://www.ined.fr/fichier/rte/General/Publications/Population/articles/2013/population-fr-2013-3-france-conjoncture-mortalite-departement.pdf
[i] NOx : Oxydes d’azote
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Toutes ces affreux chiffres de décès dits prématurés ne correspondent-ils pas, au pire de ces très incertaines approximations, à quelques semaines ou mois de survie manquante? Alors que les espérances de vie ont augmenté de plusieurs années au cours des dernières décennies. Quel est le but de ces annonces alarmistes ?
Merci de cet excellent article tendant à « recentrer la sphère de tous les égarements médiatiques, où SPF en constitue une des sources officielles ».
Ces décès prématurés ont pour origines des causes multifactorielles. Celles-ci variant de contrée à contrée parmi l’immensité de notre hexagone ou de la planète. Analyses statistiques vraiment fiables? D’autant que les « modèles » utilisés par les uns et les autres à travers le monde n’obéissent pas à une norme, pas plus que la façon dont sont récoltées leurs données. D’où ici une étonnante largeur (fourchette) des chiffres SPF résultants. En contexte, ils font sourire quant à l’éventuelle rigueur d’analyse.
En nombre de domaines, nous observons des vagues de thèmes circulants : ici les particules fines. Certains pneumologues en font leurs choux gras. Curieusement, la chose semble concomitante avec la mise en accusation des véhicules diesel terrestres, mondialisée par des courants environnementaux. Ceux-ci ne visant que les origines terrestres, mais passant sous silence l’intensité causale des flux maritimes et aériens sur lesquels ils (courants) savent n’avoir aucune prise politique.
A nouveau, une pseudo rigueur : « un effet, lié à une seule cause ». Pleurons !
Bonjour
Merci pour cet article très bien documenté. On voit aujourd’hui le chiffre de 480 000 décès prématurés en Europe (motivant l’attaque de la Commission Européenne en justice), ce qui redonne un peu de cohérence à ce chiffre de 48000 pour la France. Faites vous la même analyse critique de ce chiffre au niveau européen?
@Laurent,
Bonjour,
Le chiffre de 480 000 victimes en Europe que vous citez provient d’une publication de l’Agence Européenne de l’Environnement, réalisée en fait à la même époque que la publication de SPF, et qui repose sur le même principe : estimer une mortalité qui serait due à la pollution de l’air, en analysant des corrélations géographiques entre concentrations de particules fines dans l’air, et mortalité. De plus, comme le rapport SPF, cette publication fait l’hypothèse qu’il n’ y a pas d’effet de seuil pour l’effet des PM2,5 sur la mortalité. Cela revient à prendre comme référence saine les régions rurales de montagne les plus éloignées des centres urbains, avec tous les biais potentiels que cela implique en terme de mode de vie, activité physique, alimentation, …
La publi SPF considère comme acquis le résultat des études de ce type, et se contente d’appliquer la même méthode à une cartographie virtuelle fine de la pollution, basée sur une interpolation des réseaux de capteurs de mesure de la pollution. De plus, elle ne vérifie pas que cette modélisation à échelle géographique fine coïncide bien avec les mortalités observées à l’échelle des communes. Il est donc évident que les résultats SPF ne peuvent qu’être cohérents avec les études comme celle de l’AEE, puisqu’ils reposent sur les mêmes postulats. C’est ce que je voulais dire en disant que l’autosatisfaction de SPF sur la comparaison avec les publications antérieures était tautologique. La bonne question serait maintenant de savoir si leur modèle est également cohérents avec la réalité…et SPF n’en apporte aucune preuve ! C’est d’autant plus choquant que la démarche initiale de SPF allait dans le bons sens : spatialiser plus finement la relation pollution * mortalité serait un bon moyen de vérifier la solidité de cette théorie, en vérifiant si les risques relatifs identifiés dans les enquêtes à grande échelle restent valide quand on les applique à une échelle géographique plus précise. Mais ce travail reste à faire, avant de tirer des conclusions fracassantes.
article intéressant, juste un point de détail. dans une carte l’échelle étant 1 rapport, une carte où l’on peut voir la France en entier n’est pas une carte à grande échelle. la carte IGN au 1/25000 est à une plus grande échelle que la carte routière au 1/1000000.
Alcool : 3 millions de morts chaque année dans le monde, 2me cause de cancer.
Vous êtes forts en calcul les mecs !
Bonjour,
Cette mascarade ferait sourire si elle n’était pas utilisée pour malmener les français sans aucune précaution.
Il y a quand même un gros bug sur les chiffres : 38 000 morts dans le monde dont 48000 en France !!!
@Bernard Tranchat : oui, il y a bien un bug, mais pas chez nous !
Lisez l’article en entier, et vous comprendrez 🙂
Du vécu par ma maman (bientôt 90 ans), avec qui je discutais de pollution atmosphérique, l’air en hiver dans la petite ville de Haute-Saône de son enfance : ça puait de partout, l’air était noir. Tout le monde se chauffait au bois et surtout aux boulets (de charbon), mais nous, on se chauffait à l’anthracite… Normalement selon les statistiques en vigueur, elle aurait déjà dû quitter ce bas monde !
Article qui compare des choux et des carottes !
Les 38 000 morts de Nature renvoient au dépassement des normes des automobiles diesel.
Les 48 000 de SPF à l’ensemble de la pollution de l’air par les particules fines.
Il y a de grands doutes sur la pertinence de la méthodologie de SPF, mais à trop vouloir prouver l’article devient aussi idiot que ce qu’il dénonce.
@ Denis Huneau
Les seules choses qu’affirment cet article sont que :
-l’étude de SPF repose entièrement sur les résultats d’un modèle dont les auteurs ne présentent aucun résultat de validation par rapport aux données réelles,
-l’affirmation selon laquelle la pollution causerait 48 000 morts par an en France implique que la différence d’espérance de vie entre les zones de montagne du sud de la France et le reste du pays viendrait seulement de la pollution, alors que d’autres explications, dont le regime alimentaire, ont déjà été proposées.
Si ces remarques vous paraissent stupides, merci de bien vouloir expliquer pourquoi, et de nous dire en quoi consiste une interprétation intelligente du travail de SPF.
Cela fait plusieurs années que je m’intéresse à cette question et que je constate que les statistiques de mortalité de l’Insee ne corroborent d’aucune façon ces prétendus 48000 morts prématurés.
La simple observation de la carte d’espérance de vie par département de l’Insee, que vous avez affiché dans votre excellent article, montre bien que des départements a priori les plus pollués – Paris et Ile de France, Lyon et Rhône – quasiment totalement urbanisés, présentent des espérances de vie bien supérieures à ceux de beaucoup de départements « ruraux », et pas qu’un peu !
En 2014, l’espérance de vie en l’Ile de France et dans le Rhône était d’un an et demi supérieur à la moyenne de la France métropolitaine !
Et quand on regarde les taux de mortalité des maladies respiratoires, ceux de l’IdF et du Rhône sont plus de 2 fois plus faibles que ceux de la Creuse, de la Lozère ou de la Corrèze.
Pas besoin d’être statisticien ou d’élaborer des modèles mathématiques pour voir que la corrélation entre pollution et mortalité n’existe pas.
Pour revenir à cette étude, il est tout de même inimaginable, comme vous le faîtes remarquer, que leur auteurs n’aient pas confronté leur résultats aux chiffres de l’Insee. Ils auraient du remarquer un léger hiatus entre leur hypothèse et la réalité… Et on nous parle de science….
Je terminerai par une boutade :
Vu l’espérance de vie constatée en IdF et à Lyon, je préfère y mourir plus vieux, même avec les poumons remplis de particules fines. 🙂
On peut être à peu prêt certain que les affirmations du GEIC (sur le climat) sont obtenus avec le même état d’esprit, la même rigueur, la même certitude de ne pas être contredit.
D’après le résumé de Santé publique France, si toutes les communes françaises respectaient la valeur recommandée par l’OMS, ce n’est pas 11 décès qui seraient évités mais… 17000. D’où vient votre chiffre de 11 ?
http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Environnement-et-sante/2016/Impacts-de-l-exposition-chronique-aux-particules-fines-sur-la-mortalite-en-France-continentale-et-analyse-des-gains-en-sante-de-plusieurs-scenarios-de-reduction-de-la-pollution-atmospherique
Oups, vous avez raison ! C’est une erreur de ma part, les 11 morts en excès dont je parle ne sont pas calculés par rapport à la recommandation de l’OMS, mais par rapport à la valeur cible pour 2020 de la directive européenne de 2015 (cf paragraphe 2.2.5 page 24 du rapport de SPF).
Nous avons corrigé le texte en conséquence, merci pour votre vigilance.
Il n’est pas très étonnant que SPF ait « oublié » de mentionner ce résultat dans son résumé, et n’ait cité que le chiffre de 17 000 basé sur la valeur OMS, nettement plus présentable. L’écart entre ces deux prévisions montre bien la sensibilité extrême du modèle de SPF aux hypothèses retenues : la valeur recommandée par l’OMS est de 10 microgramme/mètre cube, celle de l’UE de 20 microgramme : en doublant la concentration de particules, le nombre de victimes estimées est multiplié par 1 500… Libre à chacun de juger de la crédibilité de ce résultat.
Entre l’absence d’effet de la pollution par les particules fines et les 48 000 décès prématurés (de 5 mn ? de 2 ans ? de 5 ans ?) il y a sans doute un océan.
Votre article montre bien qu’il y a de toute évidence une « fake news » mais je ne vois pas bien dans l’intérêt de qui.
Les pollutions chimique (alimentation, eau, air) tuent sans doute beaucoup plus.
Les voitures à l’hydrogène (pile à combustible) sont certainement la solution pour réduire cette pollution. Mais la simple usure des pneus, des freins et de la route représente 41 % de l’émission de ces particules ai-je lu quelque part.
Alors faudra-t-il remettre à l’ordre du jour le cheval ? Mais n’émet-il pas du méthane, autre forme de pollution ?
Bonjour, il me semble que dans votre très intéressant article, deux erreurs se sont glissées :
1/PM 2,5 ne signifie pas, « particules de rayon inférieur ou égal à 2,5 mm », mais de diamètre est inférieur à 2,5 micromètres (selon wikipedia), soit 2 000 fois moins.
2/ Je pense que votre titre est très accrocheur et très parlant, sauf qu’il est factuellement erroné : les 2 études ne traitent pas de la même chose : l’une prétend calculer les décès résultant de l’ensemble de la pollution atmosphérique, l’autre de ceux résultant de la non conformité des diésels.
Sauf si la seule source de pollution atmosphérique anthropique est cette non conformité des moteurs diésel (je ne pense pas que ce soit le cas), la comparaison n’est pas pertinente.
Bien à vous
PS / Le deuxième point de mon message avait déjà été signalé, de manière plus abrupte, par M.Huneau, le 29/11
Vous avez raison, suite à un changement de police lors de l’importation du texte, le « micro » grec en caractère Symbol est devenu un m ordinaire. Nous allons corriger cela.
Pour le caractère un peu provocateur du titre, je le reconnais et l’assume : il est vrai que les deux publications ne calculent pas la même chose, mais elles participent toutes deux à l’avalanche d’affirmations alarmantes qui s’accumulent en donnant au grand public l’impression qu’elles se confirment mutuellement. Pourtant, toutes reposent toutes sur les même hypothèses, et avec la même zone d’ombre : n’y a-t-il vraiment aucun effet de seuil pour l’effet des particules fines sur la santé? L’étude de l’OMS sur l’effet des non-conformités du diesel repose sur des relations pollution*mortalité, qui, comme dans l’étude de SPF, supposent qu’il n’y a pas d’effet de seuil. Or le rapport SPS montre involontairement que cette hypothèse donne des résultats très étranges quand on l’applique jusqu’au bout, à une échelle géographique fine. Pour ne donner qu’un exemple, on voit que les grandes zones forestières à la limite de la Bourgogne et de la Champagne, avec une des densités de population les plus faibles de France, et aucune industrie, compteraient d’après le modèle de SPF 5à 10% de mortalité due aux particules fines, et une espérance de vie réduite de 6 à 12 mois à cause d’elles. Voilà qui étonnerait sans doute beaucoup les rares habitants de cette région très rurale, où la création d’un parc naturel régional est en projet…
Bonjour,
Pour l’incertitude liée au RR, je crois que la réponse est directement dans le rapport de SPF: l’amplitude de l’intervalle de confiance est de 17k à 74k morts prématurées avec une valeur centrale à 48k. Ça semble bien coller avec l’amplitude sur le RR de 1.05 à 1.25. D’ailleurs, à ce sujet, le rapport vante la puissance statistique de leur étude … alors que l’intervalle à 95% est un des plus larges.
Fort modestement, j’avais pour ma part tenté une analyse ex post, c’est à dire de voir si l’effet prédit sur l’espérance de vie se retrouvait dans les statistiques directement disponibles sur le site de l’INSEE. Le résultat est dans le même sens que le vôtre: il y a pas de lien visible avec les concentrations en PM2.5 données dans le rapport, sauf si par exemple on admet un effet positif sur l’EV de la densité de population.
Ce détail est intéressant car je crois que les résultats de l’étude qui sert à établir le RR inclut un redressement liée à la distance à un hôpital … qui en fait est sans doute largement liée à la densité de population.
Par ailleurs, cette notion de «morts prématurés» pose un gros problème d’interpération. Le programme de l’UE CAFE, sur la même question, avait trouvé 42k morts prématurées … mais les hospitalisations de ce fait étaient inférieures à ce nombre. Une interprétation naïve laisse donc penser qu’on laisse mourir des gens sans secours en France!
Bonjour,
Normalement, l’intervalle de confiance que vous évoquez, de 17 524 à 74 426 morts, devrait exprimer l’ensemble des incertitudes du modèle, et pas seulement celle liée au RR.
Comme vous le signalez à juste titre, l’effet sur la mortalité que prévoit Santé Publique France devrait normalement être visible dans les statistiques de mortalité par canton de l’INSEE et de l’INSERM. Or ce n’est pas du tout le cas. Voir par exemple les mortalités par canton en Ardèche et Drôme (http://www.chs-drome-sante.org/sites/default/files/la_mortalite.pdf ) où n’observe pas du tout la zone de forte sur-mortalité dans la vallée du Rhône prévue par le modèle de Santé Publique France. Même chose en Occitanie, où on devrait observer une forte surmortalité dans l’agglomération toulousaine, par rapport aux campagnes environnantes, alors que ce n’est pas du tout le cas dans la réalité (http://www.orsmip.org/tlc/bilans/SyntheseEtatDeSante2009.pdf ).
Mais quelle cynisme cet article! S’il y avait seulement 1000 morts par an serait-t-il acceptable de se conduire comme un porc et empoisonner ses semblables? Ou 100? Ou 10? A quel nombre de morts a-t-on le droit avant de s’appeler un criminel? Pour rappel au Bataclan il y a eu 80! sur la Promenade des Anglais, 200, les tours jumelles 2000. Mais pas par an, en en seul coup. Alors par an, en France on a le droit à combien? Dites un chiffre, pour mesurer votre niveau d’humanité!
Vous rendez-vous compte que pour un mort il y a au moins 1000 malades? Et les fœtus? Et les petits enfants? Et les enfants de tout age?
Comment peut-t-on être à ce point inhumain, cynique et essayer de relativiser le nombre de morts qu’on cause par commodité, par plaisir?
Mais non, attendez je n’ai pas tué 48000, ce n’était que 4800! ou 48, ou 4!
C’est déjà trop et même pour un seul mort ça s’appelle un crime!
Cher Alex,
Je ne vois pas très bien l’intérêt de la comparaison entre les attentats que vous citez, et le sujet des particules fines, sauf pour créer un amalgame insultant (et je vous rassure, travaillant dans l’informatique, étant chauffé à l’électricité et n’ayant pas de voiture personnelle, je ne pense pas être un gros émetteur de particules fines qui cherche à se dédouaner ?).
Si je comprends bien votre pensée, il serait cynique d’essayer de chiffrer sérieusement les victimes de problèmes environnementaux, pour se fixer les bonnes priorités d’action. Considérez-vous qu’il est immoral d’évaluer le nombre de victimes des vaccins (qu’il ne s’agit pas de nier), pour le mettre en regard du nombre de vies que les mêmes vaccins permettent de sauver ?
On pourrait se dire que, dans le cas de la pollution, il n’y a aucun bénéfice à mettre en balance avec les dégâts qu’elle produit. Encore faut-il ne pas se tromper d’ennemi. Si vous aviez lu mon article jusqu’au bout, vous auriez vu un exemple qui devrait vous inciter à plus d’humilité. Comme je le rappelle en fin d’article, la polarisation de l’INVS sur les effets de la pollution aérienne l’a empêché d’anticiper les surmortalités dues à la canicule en France : jusqu’en 2003, il n’a interprété les surmortalités saisonnières qu’en cherchant à les relier aux pics de pollution, et non aux pics de température. Cet aveuglement a sans doute pesé fortement sur le bilan catastrophique de la canicule de 2003 en France, alors que la même canicule a fait beaucoup moins de victimes dans les pays voisins qui l’avaient mieux anticipée. Pourtant, les études épidémiologiques montraient depuis longtemps que les pics de mortalité, apparemment corrélés aux pics de pollution, ne se produisaient en fait que pendant ceux qui survenaient en période de canicule, et beaucoup moins pendant ceux qui se produisent en hiver. Combien de morts auraient été évitées en 2003, si les données épidémiologiques avaient été examinées plus objectivement, au lieu de se focaliser sur la mise en évidence d’effets de la pollution ?
En ce qui concerne la pollution aérienne, de nombreux polluants potentiellement dangereux existent, que l’on n’éliminera pas d’un coup de baguette magique. Il est donc essentiel de hiérarchiser les risques, pour s’attaquer en priorité aux plus dangereux d’entre eux. C’est pourquoi il est nécessaire de chiffrer sérieusement le nombre de victimes potentielles, et donc, même si cela vous choque, d’essayer de savoir si les particules fines provoquent 48 000 ou 11 morts par an.
Bien cordialement
A-t-on vu un médecin déclarer sur un certificat de décès «cause de la mort : pollution « ??? Ce serait le seul moyen de chiffrer ce nombre de morts.
Dans ces conditions il est difficile de résonner uniquement sur le gradient de pollution. Cette analyse devrait être multifactorielle à condition encore de choisir des facteurs pertinents de cette-ci et je souhaite bien du courage à celui chargé de les trouver
Nos maitres de la propagande, les eco-terroristes que veulent-ils au juste prendre le controle de nos vies par la peur.? et bien sur ce qui reste de notre société démocrate capitaliste, et remplacer ca par du communisme de petits amis lire( crony communism).
de peur il ,ne peut s’agir,cher Pierre,quand on voit comme vous dites en passant la fièvre du capital exacerbant la surenchère au profit,alors on comprends bien que celui-ci ne peut s’exercer et se faire que par le principe de l’offre et de la demande!autrement dit,qui peut le plus peu sûrement le moins!!limitons nôtre alcoolisme ‘citoyen et revenant au pluralisme village,partage,activisme local et non locavore!!disons po le mieux de se soustraire aux marchés du capital souverain,et voyons la une chance de survie,agneau de dieu,qui enlève la pollution de nos pensées incultes!!
Allez en chine leur faire la leçon la France représente quoi sur une mappemonde et c est nous qui sommes responsables de tous les maux de la terre? Arretez votre cinéma avec nous ça ne prend plus
Cher Madame,
Je me fais un devoir de répondre à tous les commentaires, mais là je ne sais pas quoi dire, car je ne vois aucun rapport entre mon article et vos récriminations. Où avez-vous vu que je fais la leçon à la France? Les seules personnes que je critique dans cet article sont les épidémiologistes qui présentent des modèles complètement déconnectés de la réalité, et les politiciens qui gobent ces énormités quand ça les arrange.
Excellent article !
je souhaite aborder en annexe l’importance de la définition du sujet même si ce n’est pas précisément celui de la pollution de l’air. Mais le principe est le même. J’ai voulu un jour savoir ce que l’on entendait par « environnement » ? Grosse surprise ! j’ai constaté qu’il existait des interprétations diverses et variées en fonction des sources (Si cela n’a pas déjà été fait ? Il y a de quoi faire un article avec tableau comparatif)
Et c’est là que le bât blesse, les différentes sources incluent ou pas dans la définition de l’environnement ce que l’homme s’inflige à lui même, précisément le tabac, de très loin la première cause de mortalité par cancer selon le rapport annuel de l’institut Gustave Roussy. La deuxième cause étant l’alcool et ainsi de suite. Les biais sont donc considérables.
Un exemple, en 2016 un cancérologue, le Pr B. a déclaré dans un magazine que : “70 à 90 % des cancers seraient liés à l’environnement”. Cet article était illustré d’une photo suggestive qui montrait une ville polluée par des fumées. Aucune référence du mot « environnement « n’était faite. Bref, tout le monde était invité à se sentir victime d’agressions en provenance exclusive du monde industriel et agricole. Comment appeler cela autrement que manipulation de l’information ?
C’est vrai, mais il faut quand même rappeler qu’à l’époque, cette affirmation du Prof. Belpomme avait été clairement démentie, en particulier par l’Académie de Médecine. Mais ces démentis n’ont évidemment pas eu le même écho dans la presse que l’affirmation initiale.
C’est tout le problème de la communication institutionnelle des organismes de recherche, qui reste très prudente et évite à juste titre tout sensationnalisme, mais pour ces mêmes raisons est beaucoup moins audible que les marchands de peur.